D’après l'enquête réalisée chaque année auprès des pharmaciens suisses, 26 % des officines réalisent un bénéfice avant impôt inférieur à 43 130 euros. Cette rentabilité, insuffisante pour assurer leur survie, est provoquée par les baisses de prix, selon les instances de la profession.
L’honoraire ne suffirait-il pas à sauver l’officine ? Les pharmaciens suisses, parmi les premiers à avoir bénéficié de ce mode de rémunération, en font aujourd’hui l'amère expérience. Leur mode de rémunération, copié depuis par plusieurs pays européens, ne ferait plus barrage contre la baisse des prix.
En témoignent les statistiques publiées par l’organisation professionnelle des pharmaciens suisses, PharmaSuisse, sur la déclaration de 1 248 titulaires (données 2015)*. Car si le chiffre d’affaires moyen d’une officine augmente de 5,6 %, à 2,98 millions de francs suisses (2,572 millions d’euros), et l’Ebitda moyen (bénéfice avant impôt, dépréciations et amortissements) remonte légèrement à 189 162 d'euros (171 000 euros en 2014, mais 200 453 euros en 2013), plus d’un quart des officines n’atteignent pas cette performance. Leur rentabilité est même catastrophique avec un Ebitda inférieur à 50 000 francs suisse (43 130 euros) pour 26 % d’entre elles.
Certes, la Confédération compte aujourd’hui 1 792 officines, soit 28 de plus qu’en 2014. Mais cette hausse à elle seule ne saurait expliquer ces difficultés économiques. Du reste, pendant l’exercice 2015, chaque pharmacie a servi en moyenne 56 132 patients, soit 2 298 de plus qu'un an auparavant.
Les raisons de ces difficultés financières qui frappent l’officine helvétique sont bien davantage à chercher dans « les baisses de prix ordonnées par l’OFSP (Office fédéral de la santé publique N.D.L.R.), la dispensation médicale des médecins et un emplacement défavorable », affirme PharmaSuisse.
*Étude RoKA (étude permanente des coûts en pharmacie).
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