Samedi, la France est officiellement entrée dans le stade 3 de l'épidémie. Pour les pharmaciens, cela se traduit par de nouvelles dispositions, alors que la situation de l'épidémie de coronavirus en France « est très inquiétante » et « se détériore très vite », selon les déclarations du directeur général de la santé, Jérôme Salomon, ce lundi matin. Il souligne que « le nombre de cas double désormais tous les trois jours » et que plus de 400 personnes sont hospitalisées dans un état grave.
Plusieurs dispositions concernant les officines ont été instaurées ce week-end. Parmi elles, l'autorisation de fabriquer des solutions hydroalcooliques suivant 3 formules, la possibilité de renouveler les ordonnances pour les traitements chroniques, mais aussi la possibilité offerte aux titulaires et à l'équipe officinale de bénéficier d'un service de garde des enfants.
- Solutions hydroalcooliques : trois formules autorisées
Une première formule a été autorisée par un décret publié au « Journal officiel » du 6 mars.
Ensuite, afin d'éviter les pénuries de solutés hydroalcooliques, deux autres formules ont été autorisées par un arrêté publié au « Journal officiel » du 14 mars.
Deuxième formule :
Troisième formule :
Par ailleurs, un arrêté publié au « Journal officiel » du 15 mars fixe un coefficient correcteur appliqué au prix de vente des solutions hydroalcooliques : 1,5 pour les contenants de 300 ml ou moins, et 1,3 pour les contenants de plus de 300 ml. Il fixe également un coefficient correcteur au prix de vente en vrac des solutions hydroalcooliques : 1,2 pour les contenants de 300 ml ou moins, et 1,1 pour les contenants de plus de 300 ml.
Les tarifs ont été résumés par l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) :
- La garde des enfants assurée par l’État
Le ministre de la Santé l’a rappelé ce matin, un service adapté a été mis en place pour que les personnels indispensables à la gestion de la crise sanitaire puissent faire garder leurs enfants. Depuis ce matin et jusqu’à nouvel ordre, l’Éducation nationale accueillera les enfants des professionnels qui n’ont pas d’autre solution de garde, scolarisés à l’école maternelle, primaire et au collège dans les lieux de scolarisation habituels. Ces modalités pourront être adaptées de manière à favoriser la cohérence pédagogique des groupes d’élèves (qui ne devront pas dépasser 8 à 10 élèves par classe). Les parents et les enfants seront accueillis dès lors qu’ils présenteront la carte professionnelle de santé (CPS) ou une fiche de paye avec mention de l’établissement employeur. L’Ordre national des pharmaciens a récapitulé ces modalités sur son site.
• Où sont les masques ?
Promis par le ministre de la Santé, Olivier Véran, vendredi dernier, les masques de protection pour les professionnels de santé de ville semblent ne pas être arrivés à destination partout en France. C’est ce que reproche le Syndicat des médecins libéraux (SML) dans un communiqué diffusé ce matin. « Y compris dans les zones où l’épidémie flambe, les médecins assument leur devoir en exposant leur santé. Ils travaillent sans masque et sans solution hydroalcoolique », s’insurge le président du SML, Philippe Vermesch. Une situation qu’il juge d’autant plus déplorable que les bureaux de vote ont, eux, bien été équipés en masques et solutions hydroalcooliques dimanche pour le premier tour des élections municipales. « Au même moment, des médecins pratiquaient une médecine de catastrophe sans moyen pour se protéger (…) Soigner et porter secours aux patients atteints du COVID-19 ne peut pas être reporté, contrairement aux élections ! Et si les médecins libéraux sont à leur tour contaminés, c’est la première ligne de défense qui s’effondre », prévient-il.
C’est pourquoi le syndicat exige la mise à disposition des masques promis, en quantité suffisante, avec un réapprovisionnement adapté ; la distribution de gels hydroalcooliques aux médecins ; et « que tous les masques, gants et bidons de gel hydroalcoolique présents dans les mairies soient dès ce matin réquisitionnés au profit des médecins libéraux. Le SML appelle les maires à les apporter sans tarder, dès ce matin, dans les cabinets médicaux ». L’organisation syndicale conclut : « tarder à les (les médecins - NDLR) équiper en matériel de protection est un scandale sanitaire dont le gouvernement devra rendre compte à la profession. »
• Renouvellement d’ordonnances par les pharmaciens
Comme annoncé hier, les pharmaciens d’officine sont autorisés, par un arrêté publié dimanche au « Journal officiel », à renouveler les traitements des patients chroniques dont l’ordonnance a expiré, à l’exception des stupéfiants et assimilés. Il s’agit d’une mesure exceptionnelle concernant les ordonnances renouvelables expirées afin d’éviter une interruption de traitement préjudiciable au patient et l’engorgement des cabinets médicaux.
Face aux questions légitimes des officinaux, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) a publié un point d’information ce matin. Le syndicat précise notamment que le renouvellement pas le pharmacien ne s’applique pas aux ordonnances non renouvelables, ce qui exclut « de fait, les hypnotiques ». Mais l’USPO indique avoir demandé une extension de cette mesure pour les patients prenant un hypnotique depuis au moins trois mois, et attend la réponse des autorités.
De plus, l’USPO rappelle que si cette mesure est bien mise en place jusqu’au 31 mai inclus, le « renouvellement doit être réalisé chaque fois pour un mois, en respectant la posologie prévue par le médecin », qui doit être informé de ce renouvellement par le pharmacien. Le syndicat ajoute que « la dispensation doit systématiquement être imprimée au dos de l’ordonnance ».
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