Quel contrat ?
L'embauche d'un étudiant est obligatoirement assortie de la conclusion d'un contrat de travail. C'est la théorie, mais dans la pratique, certains titulaires font encore l'impasse sur ce formalisme et se contentent d'un engagement verbal ou d’une poignée de mains. Difficile alors pour l'étudiant d'exiger un contrat en bonne et due forme. Et pourtant ! La rédaction du contrat est un moment clef lors de toute embauche. Le contrat scelle les engagements réciproques de l'employeur et du salarié. Il précise les éléments essentiels de la relation de travail comme la rémunération, les horaires, la durée de la période d'essai, etc. De plus, chaque contrat a ses spécificités. L’embauche d’un étudiant pendant la période estivale étant par nature provisoire, le contrat à durée déterminée (CDD) est le plus adapté. Sans oublier d’indiquer le motif de recours : « remplacement d’un salarié absent pour cause de congés » ou « surcroît exceptionnel d’activité ». À défaut, la requalification en contrat à durée indéterminée (CDI) est encourue.
Quel statut et quelle rémunération ?
L’étudiant est un salarié non-cadre. Ce sont donc les dispositions générales de la Convention collective nationale de la pharmacie d'officine qui s'appliquent. Dès leur inscription en 3e année, les étudiants perçoivent une rémunération basée sur un seul critère : leur nombre d'heures de pratique officinale. Si l'étudiant affiche à son compteur moins de 350 heures de pratique officinale, son salaire est calculé en référence au coefficient 230. Au-delà de 350 heures, le taux horaire est aligné sur celui du coefficient 300. En cas de remplacement du titulaire (5e année validée ainsi que le stage de 6 mois de pratique professionnelle réalisé dans le cadre du 3e cycle des études), le coefficient 330 sert de référence. Au terme du contrat de travail, s'ajoutera l'indemnité compensatrice de congés payés quelle que soit la durée du CDD, même inférieure à un mois. Quant à la prime de précarité, elle n’est jamais due aux jeunes engagés sous CDD pour une période comprise dans leurs vacances universitaires.
Quelles prérogatives ?
Tout au long de son cursus, un étudiant en pharmacie peut travailler en officine afin de se former et de se perfectionner. Mais les tâches qu'il peut accomplir dépendent de son niveau d'études. Ainsi, les étudiants de 1re et 2e années sont en principe affectés aux activités de déballage et de rangement des commandes. Pas question de les laisser s'aventurer au comptoir pour dispenser des médicaments et ce, même si un pharmacien contrôle le bon déroulement des opérations. Ce principe ne supporte aucune exception. Tout produit estampillé d’une AMM, même un simple tube de vitamines C, ne peut être délivré par un étudiant de 1re ou de 2e année. En revanche, ces étudiants peuvent vendre tous les produits qui n'entrent pas dans le monopole pharmaceutique. Pour ne pas cantonner le jeune à quelques activités routinières, un bref entretien permet d'élargir le champ de ses activités et de définir un projet. Puis dès la 3e année d'études, l'étudiant peut « seconder le titulaire de l'officine et les pharmaciens qui l'assistent dans la préparation et la délivrance des médicaments destinés à la médecine humaine et vétérinaire ». Il est assimilé par l'article L. 4241-10 du Code de la santé publique au préparateur. Toute délivrance de médicaments par l'étudiant doit impérativement se faire sous la responsabilité et la surveillance effective d'un pharmacien. L'autonomie et l'indépendance professionnelle ne sont gagnées qu'une fois la thèse d'exercice soutenue. Toutefois, l'étudiant non thésé (5e année validée ainsi que le stage de 6 mois de pratique professionnelle réalisé dans le cadre du 3e cycle des études) peut remplacer le titulaire pour une absence inférieure à 4 mois. Autrement dit, l’étudiant non thésé est incapable juridiquement d’accomplir des actes pharmaceutiques en toute autonomie, sauf en cas de remplacement du titulaire. À condition d’être muni d'un certificat de remplacement délivré par le président du conseil régional de l'Ordre.
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