LE QUOTIDIEN. - Comment expliquez-vous cet engouement pour les huiles essentielles ?
JEAN-MARC GIROUX. - Ce succès dépasse la notion d’engouement. C’est une progression constante et régulière qui remonte aux années 1990, elle devient peut-être plus visible aujourd’hui. Le marché est loin d’être mature et dispose d’une importante marge de progression. Plusieurs points semblent avoir contribué à cette progression. Tout d'abord, la « naturalité » des huiles essentielles participe à une perception positive par les consommateurs qui adoptent une approche plus globale de leur santé. De plus, leur forte ubiquité favorise leur usage dans la vie quotidienne (hygiène de l’habitat, usages thérapeutiques variés, usages hédonistes…). Enfin la qualité globale de ces produits a considérablement progressé : développement de méthodes analytiques performantes utilisables en routine, optimisation des process de distillation ou d’extraction, bonnes pratiques de fabrication, traçabilité…
Quels en sont les effets bénéfiques avérés ?
De nombreuses études associent à leur usage une amélioration de la qualité de vie. Une voie d’avenir très prometteuse est représentée par la science des odeurs, ou "aromacologie", dans laquelle les huiles essentielles auront un rôle important à jouer, notamment en lien avec les neurosciences. Par exemple, l’hôpital de Yokohama au Japon a mesuré et objectivé le bénéfice d’une huile de citron diffusée en salle postopératoire sur la qualité de réveil des patients. À l’hôpital Kremlin Bicêtre des recherches sont menées pour aider les patients atteints de maladie d’Alzheimer à relancer leur mécanisme de mémoire grâce à une batterie de parfums et d’odeurs.
Quels sont les champs d'utilisation les plus fréquents des huiles essentielles ?
Si l’on prend comme critère les niveaux de ventes des produits, les champs d’utilisation les plus fréquents sont les assainissants de l’air et des surfaces (antiacarien, bactéricides…), le confort articulaire et la sphère ORL. De nouveaux marchés s’affirment comme celui des antimoustiques, antipoux et plus récemment celui de la minceur. Le profil des consommateurs a beaucoup évolué. Dans les années 1990, l’aromathérapie s’était surtout développée chez une catégorie de personnes en recherche d’une alternative aux médicaments allopathiques. Aujourd'hui cette consommation s'inscrit dans une démarche complémentaire aux pratiques médicales courantes.
Qu'en est-il de la sécurité d'emploi de ces produits ?
La sécurité d’emploi a été renforcée par les réglementations du médicament, des cosmétiques, des dispositifs médicaux ou des biocides. La mise sur le marché de produits "prêt à l’emploi", dont la concentration en huiles essentielles, la posologie et la voie d'administration ont été étudiées, constitue un important facteur de sécurité. Il reste une réflexion à mener sur les pratiques de l’aromathérapie situées en dehors des cadres réglementaires précédents. Médecins et pharmaciens jouent un rôle clé dans l’accompagnement des consommateurs. Les quelques effets indésirables qui sont parfois observés avec les huiles essentielles sont quasi exclusivement liés à des mésusages par des consommateurs non avertis.
Près de 40 % du chiffre d’affaires
Médicaments chers : poids lourds de l’activité officinale
Les concentrations continuent
Hygie 31, Giropharm : grandes manœuvres au sein des groupements
Valorisation et transactions en 2023
La pharmacie, le commerce le plus dynamique de France
Gestion de l’officine
Télédéclarez votre chiffre d’affaires avant le 30 juin