DANS LA CONTINUITÉ de l’année précédente, les chiffres d’affaires des officines ont baissé en 2014, de 1 % en moyenne, avec toutefois des disparités selon la taille de l’exploitation : les baisses les plus importantes affectent les officines rurales (- 2,1 %) et les officines urbaines (- 1 %), alors que les pharmacies de centres commerciaux, au contraire, constatent une progression de leur activité de 1,7 %. Comme souvent, « plus le chiffre d’affaires de l’officine est important, et plus l’évolution de celui-ci est favorable », relèvent Patrick Bordas et Joël Vellozzi, responsables des « Moyennes Professionnelles » de KPMG pour l’année 2014*.
Ce recul général de l’activité est dû surtout à une nouvelle diminution des ventes de médicaments remboursables, en retrait de 2 %. Or, il faut le rappeler, ces ventes représentent plus de 75 % du chiffre d’affaires global des pharmacies. La nette progression des ventes de parapharmacie en 2014 (+ 5,3%) n’est donc pas suffisante pour compenser le recul de l’activité sur le médicament remboursable, puisque la « para » et les autres produits taxés à 20 % de TVA ne représentent en moyenne que 10 % du chiffre d’affaires. Et ce d’autant que les ventes d’OTC et de produits de la LPPR, en 2014, sont stables (+ 0%), « ce marché étant très perturbé par la baisse du pouvoir d’achat des ménages », souligne l’étude de KPMG.
Mais, compte tenu de l’évolution de la structure de l’activité et des nouveaux modes de rémunération intégrant, à compter de 2015, les honoraires de dispensation, « le chiffre d’affaires n’est plus un indicateur pertinent de mesure de l’activité officinale », estiment les experts de KPMG. L’indicateur le plus utile pour mesure l’activité et la performance des pharmacies, c’est la marge commerciale.
Décrochage historique.
Or, côté marge, les chiffres de 2014 ne sont pas bons. En valeur - c’est-à-dire en euros -, la marge commerciale ne progresse en moyenne que de 0,6 % en 2014, soit un montant de 483 200 euros hors taxes, contre 480 100 euros en 2013. « Ce pourcentage de progression est le plus faible jamais calculé dans nos analyses. On assiste à un réel décrochage des officines dans ce domaine », expliquent Patrick Bordas et Joël Vellozzi. Plus inquiétant encore, peut-être : la part des pharmacies dont la marge en valeur diminue approche désormais les 50 %, alors que cette part n’était que d’un tiers en 2013.
Par type d’activité, le constat n’est pas meilleur : certes, le montant de la marge sur la parapharmacie progresse de 2,8 %, mais il ne concerne qu’une petite part du chiffre d’affaires. Mais la marge sur le médicament remboursable n’évolue que de 1 % en moyenne, et celle sur le médicament non remboursable est même en retrait de 0,7 %. « Ces évolutions ne donnent pas latitude aux pharmaciens pour investir en confiance dans le développement de leur activité », notent encore les spécialistes de KPMG.
On pourrait se rassurer en constatant que le taux de marge global (ramené au chiffre d’affaires) ressort désormais à 31,7 % en 2014, contre 31,1 % en 2013. Cependant, les points complémentaires de taux de marge sur le médicament remboursable sont atteints grâce aux dispositions favorisant les génériques (contrats de coopération commerciale notamment). Ensuite, ces taux continuent de baisser significativement sur le médicament non remboursable et sur la parapharmacie.
Et surtout, le taux de marge global, en soi, n’est pas un indicateur d’amélioration de la performance des officines, puisqu’il s’applique à un chiffre d’affaires qui régresse.
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