LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Dans quelle mesure les primes et les avantages constituent-ils des outils de management à l’officine ?
NICOLAS DEGUILHEM.- Le treizième mois est un élément de recrutement. Mais il sert aussi à fidéliser ses collaborateurs. C’est un complément de salaire et non un outil de motivation du personnel. Il est envisageable si vous n’êtes pas dans la fourchette haute des salaires proposés dans votre région et si vous en avez les capacités économiques. Le treizième mois compense largement un salaire moindre dans l’esprit d’un salarié. Attention car une fois instauré, il est très difficile de le remettre en cause et cet avantage se transmet à la cession de l’officine.
Qu’en est-il des primes exceptionnelles ?
Elles ne sont versées qu’en cas de performance exceptionnelle de l’officine ou suite à un événement qui pourrait nécessiter une reconnaissance de l’employeur vis-à-vis de son équipe. Il peut s’agir d’un réagencement, d’un déménagement ou d’une implication forte et avérée des salariés. Ces primes sont collectives, pour conserver une bonne cohésion et une harmonie dans l’équipe. Même s’il y a des salariés moins méritants que d’autres, il vaut mieux donner moins, mais donner à chacun. Le versement de la prime s’accompagne alors d’une incitation à mieux faire : « Vous avez une prime, mais j’attends plus d’implication de votre part ! » Il faut de l’équité et de la transparence dans les règles d’attribution. Surtout, ne partez pas du principe que cela ne se saura pas. Par ailleurs, rien n’empêche de récompenser un salarié en particulier pour son investissement, par exemple s’il a pris des responsabilités en faveur de la qualité dans votre officine.
Quant aux tickets restaurants et aux bons d’achat, ils sont encore rares dans les pharmacies…
Ce sont plutôt des éléments de confort accordés au personnel, et non des outils de management à proprement parler. D’ailleurs, certains salariés ne veulent pas de tickets restaurant parce qu’ils ne veulent pas participer à leur financement ou parce que leur pause déjeuner est déjà organisée. Dans certaines officines, cela permet de compenser l’absence de possibilités de se restaurer sur place. Pour leur part, les bons d’achat sont un système d’incitation à la vente. Cela peut être un challenge proposé par un laboratoire ou une initiative du manager. Toute l’équipe doit être impliquée et en sortir gagnante. Attention toutefois aux dérives trop mercantiles qui pourraient surgir. Tous ces avantages doivent être évoqués lors d’un entretien d’embauche car ils peuvent contribuer à faire basculer le choix d’un candidat. En définitive, il faut avoir en tête que tout ce qui apporte un plus à l’équipe finit par être bénéfique à l’entreprise.
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