ADOPTÉ par les députés en première lecture le 28 mai, le projet de loi d’orientation pour l’enseignement supérieur et la recherche ne fait pas l’unanimité. L’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF) s’inquiète notamment d’une réforme de la première année commune des études de santé (PACES). Depuis la mise en place de la PACES, en 2010, les potards n’ont cessé d’appeler de leurs vœux une adaptation de cette première année dont ils s’estiment les « grands perdants ». Cependant, les dispositions de la future loi ne leur semblent pas de nature à améliorer leur situation. L’article 22 prévoit en effet, « à titre expérimental, pour une durée de six ans, des modalités particulières d’admission dans les études médicales, odontologiques, pharmaceutiques et de maïeutique ». Elles pourront prendre deux formes : soit une « orientation des étudiants de la première année commune des études de santé à l’issue d’épreuves portant sur les enseignements dispensés au début de cette première année. L’université assure alors l’orientation de chaque étudiant n’ayant pas réussi ces épreuves en l’inscrivant dans une formation qui l’accueille dès l’année universitaire en cours ». Soit une admission « en deuxième ou troisième année des études médicales, odontologiques, pharmaceutiques ou de maïeutique après un premier cycle universitaire adapté ayant conduit à un diplôme national de licence ».
Recul de la professionnalisation.
Si la réorientation précoce semble « intéressante » pour l’ANEPF, c’est le principe des expérimentations qui lui pose problème. « Cela nous gêne, car l’expérimentation va être menée pendant six ans, ce qui signifie que les étudiants auront, en théorie, le même diplôme, alors que, en pratique, ils n’auront pas reçu le même enseignement », souligne Maxime Villoria, vice-président éducation et réformes à l’ANPEF. De plus, l’association critique la possibilité pour les universités de mettre en place une licence santé. « Cela risque de provoquer un recul de la professionnalisation », pointe Maxime Villoria. L’ANEPF souhaite que la sélection des expérimentations des universités soit faite « de manière homogène, afin d’éviter de voir fleurir 35 projets différents ». Elle réclame également que les attentes des étudiants en pharmacie soient prises en compte, notamment au sujet des enseignements spécialisés dans leur discipline et des groupes de travail en petit nombre.
De son côté, Dominique Porquet, président de la conférence des doyens de facultés de pharmacie, n’a « pas le sentiment que cette réforme va changer fondamentalement les choses ». Il estime que « les inquiétudes des étudiants au sujet de la PACES sont compréhensibles, mais les projets ne sont pas encore assez précis pour qu’elles se concrétisent. Il faut faire attention et rester vigilant. Tout dépendra de ce qui sera retenu pour les expérimentations. Les doyens y sont favorables, à condition qu’elles soient cadrées et qu’on laisse du temps pour les évaluer, ce qui est le cas ». Ce qui gêne le plus les doyens, c’est qu’« il faut aller vite. Les expérimentations devraient être mises en place à la rentrée 2014, mais tout doit être prêt pour le mois de novembre ». Un décret publié à l’automne devrait préciser quelles universités vont se lancer dans l’expérimentation, ainsi que la nature des projets retenus.
Par ailleurs, l’ANPEF se déclare satisfaite des deux amendements déposés par le député Jean-Yves Le Déaut, visant à réguler l’installation d’établissements privés de formation de santé, tels que l’université Fernando Pessoa.
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