Réquisitoire de Federgy contre la rétrocession

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Publié le 13/12/2016

Au cœur du débat sur les achats qui mobilise la profession, les groupements adhérents de Federgy réaffirment leur opposition à la rétrocession.

La chambre syndicale des groupements et des enseignes de pharmacie (Federgy) publie un long argumentaire contre la légalisation de la rétrocession, réclamée par certains acteurs de la profession, notamment par l’Union des groupements de pharmacies d’officine (UDGPO) (voir notre article « abonné » sur le sujet).

Federgy fustige la rétrocession industrielle, une pratique illégale, qu’elle accuse d’entraîner la perte de la traçabilité des produits et de la sécurité lors du transport des médicaments. « Légaliser la rétrocession pourra ainsi entraîner la prolifération de la contrefaçon par le biais des canaux parallèles, non sécurisés, qui ne répondent pas au code de la Santé publique », met en garde Christian Grenier, président de Federgy.

Plus dangereux encore pour l’avenir de la profession, la légalisation de la rétrocession entraînerait, à coup sûr, selon Federgy, la perte du monopole. « En effet, d’autres, mieux organisés que les pharmaciens, s’occuperont à leur place des achats. Un comble que l’on ne retrouve nulle part ailleurs dans les domaines où le commerce est modèle, normal et organisé. Aucun autre commerce ne fait de la rétrocession », observe le président de Federgy. Il n’hésite pas à pointer du doigt les agissements de certains laboratoires qui « empêchent les pharmaciens de mieux acheter et entretiennent l’illusion qu’ils achètent bien ».

En guise d'alternative, Christian Grenier réitère son plaidoyer en faveur des structures d’achats pharmaceutiques qu’elles soient centrales d'achats (CAP) ou structures de regroupement à l’achat (SRA). Ces structures légales constituent, selon lui, le seul pouvoir en possession des pharmaciens contre les hausses de tarifs et les conditions commerciales biaisées et contre les trop grandes distorsions dans les remises accordées aux officines. Enfin, ce mode d’achat est la seule possibilité pour les pharmaciens de lisser leur trésorerie et leur stock.


Source : lequotidiendupharmacien.fr