Qu’est-ce que la réforme des retraites va changer concrètement à la retraite des pharmaciens ?
Le régime de retraite de base des pharmaciens est construit, pour les principes, à l’identique avec le régime d’assurance vieillesse de la plus grande partie des Français, hors régimes spéciaux. À ce titre, quand une réforme se met en place, elle s’applique aussi à ce régime de base des pharmaciens. Mais ceci ne concerne qu’une petite partie de la pension de retraite, d’autant plus petite que le confrère cotise dans les classes les plus élevées du régime complémentaire de la CAVP. Il n’en reste pas moins que l’âge requis pour prétendre à une retraite à taux plein du régime de base passera aussi de 65 à 67 ans pour les pharmaciens n’ayant pas le nombre de trimestres requis. De même, l’âge pour faire valoir ses droits à la retraite passera de 60 à 62 ans pour les titulaires.
Quelles sont les particularités du régime des retraites des pharmaciens ?
Sa particularité est que les ressources du pharmacien en retraite sont multiples. Au régime de base s’ajoute un régime complémentaire obligatoire géré pour partie en répartition et pour partie en capitalisation. En complément, le pharmacien peut aussi compter sur le produit de la vente de son officine. Mais attention, ce produit est aléatoire et en tout cas très variable d’un confrère à l’autre en fonction des possibilités de cession.
Comment la CAVP a-t-elle anticipé l’évolution de la démographie professionnelle ?
L’anticipation de la CAVP date de 1962. À cette époque, la CAVP a construit un régime dont la particularité est de rendre une grande partie de la pension indépendante de la démographie professionnelle. C’est notre régime complémentaire, géré en capitalisation depuis 48 ans et qui a fait ses preuves. Nous l’avons adapté au fil du temps et, en 2009, nous avons rendu obligatoire la classe 3 du régime complémentaire afin de faire bénéficier tous nos confrères d’un minimum vieillesse décent. Nous pouvons nous réjouir d’avoir toujours anticipé, que ce soit au travers des réserves mises en place en répartition ou par la construction des possibilités offertes aux pharmaciens d’être le moins impactés possibles par le déséquilibre du nombre de cotisant par rapport au nombre de retraité.
À quel âge en moyenne les pharmaciens prennent-ils leur retraite ?
L’âge des pharmaciens partant à la retraite a fluctué de manière sensible dans les dix dernières années. D’abord de 65 ans et même un peu plus, il est redescendu à 63 ans lors de la mise en place de l’exonération des plus values de cession. Aujourd’hui, ce chiffre tend à remonter du fait des difficultés rencontrées par les titulaires à vendre leur officine au prix où ils le proposent. Ceci pour plusieurs raisons. Les banques sont plus exigeantes sur l’apport personnel, les capacités de remboursement sont altérées par la dégradation de l’économie et les jeunes confrères sont inquiets devant les incertitudes pesant sur notre exercice en matière d’équilibre économique.
Quels sont les principaux conseils que vous donneriez aux pharmaciens désireux de préparer au mieux leur retraite ?
Les conseils ne sont pas toujours très aisés en ce domaine. Le principal relève du bon sens. Quel que soit son âge, un pharmacien doit bien avoir en tête que, s’il cesse son activité à 62 ans, il aura 26 à 30 ans de revenus à financer. C’est en effet l’espérance de vie d’une femme ou d’un homme à cet âge. Pour la plupart des pharmaciens, le temps passé en retraite est équivalent aux années d’exercice libéral. La grande variable aujourd’hui est la cession de son officine. Un confrère qui trouve un acquéreur aujourd’hui est en droit de se demander s’il le trouvera dans les mêmes conditions dans trois ans. Le meilleur conseil que l’on puisse prodiguer est de bien préparer sa retraite.
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