SUPPRIMÉE EN 1941, sous le Maréchal Pétain, la profession d’herboriste n’a jamais été recréée. Les herboristes peuvent exercer leur métier à vie, mais ceux qui restent sont âgés et la profession risque de disparaître. Constatant que « les plantes médicinales connaissent actuellement un regain d’intérêt », les sénateurs socialistes notent cependant que « le cadre législatif est au pire absent, au mieux obsolète ».
En effet, actuellement la vente de plantes médicinales est autorisée aux pharmaciens, ainsi qu’à l’industrie agroalimentaire pour certains compléments alimentaires contenant des plantes. De plus, 148 plantes sont en vente libre, sans contrôle particulier. « La vente sur internet entraîne notamment de nombreux excès », s’inquiète le groupe socialiste. Pour améliorer la protection des consommateurs, il plaide donc pour la création d’une profession d’herboriste, qui serait seule habilitée à vendre ces plantes. L’herboriste pourrait exercer notamment à l’intérieur des pharmacies ou en ouvrant sa propre herboristerie. Il serait « un professionnel reconnu par un diplôme agréé par l’État », obtenu à l’issue de trois ans d’études. Il connaîtrait « la production, la cueillette, le séchage, les bienfaits et les effets néfastes des plantes » et pourrait certifier toute vente de plante médicinale. L’agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) veillerait aux bonnes pratiques de la profession et serait chargée de son contrôle. Les pharmaciens garderaient, quant à eux, la possibilité de vendre des plantes médicinales, un marché qui représente actuellement 3 % de leur chiffre d’affaires.
Les sénateurs ajoutent que « les plantes sont également une source de débouchés importante pour notre agriculture » et rappellent que la France « importe aujourd’hui 80 % des plantes médicinales ». Selon eux, la création d’une profession d’herboriste permettrait donc aussi de « valoriser cette filière agricole ».
Enfin, la proposition de loi précise que l’augmentation des dépenses liées à ces mesures serait « compensée par la création d’une taxe additionnelle sur les tabacs ».
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