Dans un « communiqué fédéral » diffusé à la suite de la réunion de la Commission paritaire permanente de négociation et d’interprétation (CPPNI) de la pharmacie d’officine du 25 avril, Force ouvrière (FO) pharmacie n’hésite pas à montrer du doigt la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) qui, selon le syndicat, « place la négociation salariale dans l’impasse ».
FO met en avant que la FSPF, syndicat majoritaire, s’est présentée sans mandat de négociation lors de cette réunion dont le sujet était pourtant « prévu depuis deux mois », tandis que l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), dûment mandatée, est minoritaire et n’est donc « pas en situation de signer seule un accord de salaires ». Pour FO, l’enjeu est important alors que « l’indice des prix à la consommation (…) atteint 4,5 % à fin mars » et que le SMIC a été revalorisé de 2,65 % à compter du 1er mai. C’est pourquoi FO « condamne fermement la surdité patronale quant aux légitimes revendications salariales d’un personnel à qui l’on a demandé d’importants efforts et une implication exceptionnelle depuis de nombreux mois, dans le contexte sanitaire que l’on connaît ». Analysant la situation comme un manque manifeste de reconnaissance, l’ensemble des organisations syndicales représentatives de l’officine a décidé, sur proposition de FO, de « suspendre toute signature d’accords collectifs tant que la négociation salariale n’a pas repris et débouché sur une nouvelle et nécessaire revalorisation des salaires minima conventionnels ».
Soutenabilité économique
Ce qui, si cela se produit, ne devrait pas intervenir avant juin prochain. En effet, la FSPF a justifié d’un statu quo dans l’immédiat par la mise en place d’une grande enquête sur les niveaux de rémunération en pharmacie d’officine. Elle rappelle pour sa part que le SMIC augmente effectivement au 1er mai, pour « la deuxième fois en moins de 6 mois » et que « le dernier accord de branche revalorisant de 3 % la grille des salaires a pris effet mi-mars ». Dans ce contexte, l’enquête vise à « mesurer la soutenabilité économique des revendications salariales » avant toute négociation. Elle se dit néanmoins « préoccupée par l’augmentation continue de l’inflation et ses répercussions sur le pouvoir d’achat des équipes officinales ». Ainsi, précise Philippe Denry, vice-président de la FSPF, l’enquête va permettre « d’évaluer les écarts éventuels de rémunération avec les minima conventionnels et de disposer d’une photographie des coefficients attribués à l’embauche ». Les résultats de cette enquête, qui va s’adresser à l’ensemble des officines (syndiquées ou non), sont attendus pour le mois de juin prochain.
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