Le Quotidien du pharmacien. — Le taux de dépistage du cancer colorectal est relativement faible en France. Quelles en sont les raisons ?
Dr Gaël Goujon. — Elles sont nombreuses, mais la principale est la lourdeur historique du processus. Auparavant, pour faire ce test, il fallait recevoir un courrier invitant à se faire dépister, puis aller chez le médecin pour voir si l'on faisait partie de la population à risque moyen de cancer colorectal, et ensuite seulement, le kit était donné, s'il n'y avait pas de rupture de stock. Or de plus en plus de patients se retrouvent sans médecin traitant. De plus, comme il concerne les patients à risque moyen, beaucoup d'entre eux ne sont pas forcément impliqués. Il s'agit également d'un test fécal, peut-être plus compliqué à accepter qu'une simple prise de sang, même s’il a été simplifié.
Que pensez-vous du renfort des pharmaciens dans ce processus de dépistage ?
Le renfort des pharmaciens est une très bonne nouvelle, car ils sont un support très important en ville. Cela fait des années que l'on n’arrive pas à franchir cette barrière de 30-35 %. Il faut élargir au maximum le moyen d'accès à la population cible, et la relation de confiance avec le pharmacien pourrait permettre d’améliorer l’adhésion. La difficulté est de parler à des personnes non malades, à risque moyen de développer une maladie grave, qui peut être guérie dans 9 cas sur 10 si elle est diagnostiquée précocement. C'est donc une très bonne idée, même s'il reste à voir les résultats sur le long terme.
Quelles autres mesures pourraient être prises en complément ?
Améliorer la sensibilisation, aussi bien auprès des patients que des professionnels de santé. On pourrait également instaurer une consultation médicale systématique tous les ans, orientée autour de la prévention et du dépistage. Pas uniquement du cancer lui-même, mais aussi du syndrome métabolique ou de la sédentarité. Ce serait également l'occasion de mettre à jour le carnet de vaccination.
Quel conseil donneriez-vous à un pharmacien qui souhaite s'engager dans cette nouvelle mission ?
Cette mission est pour eux un excellent moyen d'améliorer la relation de confiance avec la population dont ils s'occupent tous les jours, et de renforcer la coopération avec le médecin traitant et les médecins de ville. Elle facilite l'identification des patients qui ne sont pas candidats à un dépistage de masse, mais plutôt à une coloscopie. Cela permet de les inciter à prendre un rendez-vous avec leur médecin. Mais il faut accompagner les patients au mieux durant toutes les étapes, afin de s'assurer que toutes les informations soient bien transmises. De notre côté, nous organisons des réunions d'information pour les soignants et la population, notamment pendant « Mars bleu », et sommes très soutenus par nos sociétés savantes, l’Institut national du cancer et la Ligue contre le Cancer. Nous travaillons en commun pour améliorer le dépistage et la prévention du cancer colorectal.
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