Son professeur d'éducation physique et sportive (EPS) l'avait repéré au lycée, et avait proposé à Guillaume Bar de continuer à s'entraîner après les cours. Le futur pharmacien de Mayenne (Mayenne) aimait le « sprint long », sur 200 et 400 mètres.
« Après les cours, les profs d'EPS prenaient des jeunes pour les entraîner pour la compétition. J'aimais bien le relais quatre fois 400 mètres, c'est un sport collectif et individuel. C'est la foulée du coureur qui fait sa différence, et qu'il aime souffrir. » Le jeune lycéen courait donc trois ou quatre fois par semaine au lycée, et continuait également le judo en club. Il a gagné un championnat de France scolaire sur 4x400 mètres. Il s'est aussi inscrit au club d'athlétisme de sa ville, l'Entente athlétique Nord Mayenne, un club omnisports, dont il a longtemps été entraîneur et dont il est président, depuis 20 ans.
À la faculté d'Angers (Maine-et-Loire), aucun horaire n'était aménagé pour les sportifs, mais il a réussi à adapter son entraînement, « toujours fidèle » au club de Mayenne. Thèse en poche, il est assistant à 15 km de Mayenne, puis à Mayenne même, avant d'y devenir associé. Et il continue d'aller au club d'athlétisme. « J'étais entraîneur pendant les années de fac, et on avait créé une école d'athlétisme pour les jeunes. Entraîner, c'est préparer la séance, la programmer dans le but de la compétition. L'athlé n'est pas un sport majeur en France, il n'est pas soutenu, peu pratiqué. À Mayenne, l'Entente est la première association sportive, devant le foot et le tennis. On a des structures solides, des entraîneurs du club sont salariés et s'occupent des jeunes, de la compétition, ou du sport adapté. On le pratique sur ordonnance médicale pour des pathologies comme le cancer, la sclérose en plaques, le diabète, l'hypertension, il y a une demande. On touche aussi le handisport pour des aveugles, ou des gens atteints de mucoviscidose. »
Sport plaisir
« À l'officine, dans mon contact avec la clientèle, on parle de sport, d'actualité sportive. J'essaie d'apporter le conseil d'un sportif à d'autres sportifs. Le sport est une activité adaptée à chacun, mais je prône le sport plaisir, plusieurs petites séances par semaine. J'ai du mal avec les sports extrêmes, les marathons, les ultratrails. » Dirigeant depuis vingt ans – il a aujourd'hui 54 ans -, il ressent la « lassitude du bénévolat », mais trouve aussi cela « tellement épanouissant ». Guillaume Bar ne court plus en compétition et se tourne à son tour vers le sport plaisir. « J'aime les petits sentiers de randonnée, leur côté nature, mais j'aime bien aussi courir avec d'autres sur piste. » Du sport santé et bien-être.
« Le Covid nous a compliqué la vie, explique le président de l'Entente, mais l'athlétisme a été peu touché par rapport à d'autres sports. On a fait un peu de remise en forme par visio, pour maintenir le contact. On a tenu un petit forum de rentrée en septembre, et j'ai ressenti beaucoup d'engouement de la part des 12-13 ans, ainsi que des adultes. Mais peu de la part des 15-25 ans, pas plus pour démarrer que pour poursuivre l'entraînement. Il est possible que nous rencontrions des difficultés face aux écrans et aux tablettes… »
Le président Guillaume Bar est fier de compter parmi ses adhérents des athlètes « de plus de 85 ans ». « Courir ou faire une activité physique est différent, mais il faut tenir compte du corps. La marche nordique se pratique avec des bâtons, ce qui ne fait pas mal aux genoux. » Lui-même, depuis quarante ans au club, se voit bien encore courir une trentaine d'années !