Depuis le coup d’envoi de la plus grande campagne de vaccination gratuite et non obligatoire de toute l’histoire de la Péninsule, près de 800 000 Italiens ont déjà été vaccinés. Un chiffre impressionnant qui démontre l’efficacité des autorités transalpines, alors qu’en France les institutions sont sous le feu des critiques pour le démarrage plutôt poussif du programme de vaccination.
La campagne de prophylaxie italienne, qui se déroulera en quatre étapes, sera étalée sur un an afin de vacciner au moins 42 millions d’Italiens. Soit 70 % de la population, le taux nécessaire pour l'immunité collective. « Priorité aux professionnels de santé mais aussi aux sujets âgés placés en EHPAD et leurs soignants et aux plus de 80 ans », avait indiqué le ministre de la Santé, Roberto Speranza, à la veille de la présentation du plan stratégique de vaccination. Cette opération, qui implique 6,4 millions de personnes, concerne également les pharmaciens. Mais dans certaines régions comme la Sicile, la Ligurie et l’Ombrie, la directive ministérielle est restée lettre morte. Exclus des professionnels de santé prioritaires, les pharmaciens se mobilisent comme à Savone (Ligurie) et demandent au ministère de la Santé d’intervenir.
Au chapitre logistique, la campagne est gérée dans un premier temps par les hôpitaux et les centres de prévention des autorités sanitaires locales (ASL). Des unités mobiles ont également été déployées pour vacciner les personnes qui ne peuvent pas se rendre dans les points de vaccination indiqués. Pour donner un coup d’accélérateur à la campagne, le ministère de la Santé s’apprête à mobiliser les centres de vaccination de proximité, les médecins et les pédiatres de famille, les praticiens militaires et la médecine du travail.
Les pharmaciens sont prêts à participer à l’effort collectif. Dans une lettre adressée à Domenico Arcuri, le commissaire « corona » chargé de la gestion de la crise sanitaire, la Fédération des Ordres des pharmaciens (FOFI) et la Fédération nationale des titulaires d’officines (Federfarma), ont proposé d’impliquer les officines dans la campagne de vaccination. « Les pharmaciens sont au front depuis le début de la pandémie, ils ont suivi des cours de formation pour vacciner la population, il faut mettre le pied sur l’accélérateur afin d’atteindre le plus tôt possible l’immunité collective et nous sommes prêts à nous impliquer », affirme le Dr Roberto Tobia, secrétaire national de Federfarma. À condition toutefois, a-t-il ajouté, que tous les pharmaciens soient immédiatement vaccinés.