Les stations-villages tireront-elles bénéfice de la pandémie ? Si l’on retient l’engouement pour les Alpes cet été, la réponse est oui. Selon l’association France Montagnes, qui regroupe les grands acteurs du tourisme d’altitude, la fréquentation a augmenté de près de 5 %. Et les stations-villages ont tiré la croissance. À l’office de tourisme des Hautes Vallées, qui supervise les territoires de La Grave, La Clarée et l’Izoard, on le confirme. L’apport de nouveaux clients l’été dernier est estimé entre 30 et 35 %. Proximité avec la nature, grands espaces, absence de foule, patrimoine rural, produits locaux…, voilà les arguments avancés en faveur des villages d’altitude par les néotouristes de la montagne.
La Grave, son glacier, ses hameaux
Sur le papier, les Hautes Vallées ont de quoi les satisfaire. « Coincées » au fond des Hautes-Alpes, au plus près de la frontière italienne, elles ont préservé leurs décors alpins d’origine. La Grave en constitue le spot de haute-montagne. Sur la route du col du Lautaret, la station est connue pour son domaine hors-piste des Vallons de la Meije. 2 150 m de dénivelé sur un glacier accessible par téléphérique, emportant jusqu’à 3 200 m d’altitude des freeriders venus habituellement du monde entier. Sa réouverture cet hiver ferait beaucoup de bien à la station…
La Grave possède aussi une kyrielle de hameaux de charme, propices à des balades à pied ou en raquettes. Le Chazelet, Les Hières, Ventelon, Les Terrasses, Valfroide : à plus de 1 800 m d’altitude, on y découvre des greniers en bois, de vieilles maisons en pierres aux balcons de guingois, des fours banals, des églises ornées de tuf… La montagne rurale en majesté. Cet hiver, de nouveaux itinéraires en ski de randonnée et en raquettes ont été également ouverts dans le secteur de Villar d’Arène, la commune voisine de La Grave.
La Clarée, ski de fond, stages de survie
Accessible depuis la route Briançon-Montgenèvre, la vallée de La Clarée est un paradis de nature inviolé. Torrents glacés, cascades gelées, hameaux enneigés, forêts blanchies, lacs de montagne givrés, hauts sommets statufiés (mont Thabor, 3 178 m) forment le décor habituel de l’hiver. Ce terroir frontalier possède, curiosité historique, un secteur franco-italien. Dans la Vallée Etroite on est en France, mais la signalisation et le téléphone sont italiens, une langue parlée par ses habitants.
Ne cherchez pas en Clarée les pylônes de remontées mécaniques : ici, priorité est donnée aux domaines nordiques (Névache, Val-des-Prés) pour le ski de fond, les raquettes et la marche, et au ski de randonnée pour des échappées encadrées et sportives en hors-piste.
Ambiance grand nord aussi à Névache, avec les sorties en traîneaux à chiens vers le col de l’Échelle. Pour le réconfort, pas d’inquiétude : trois espaces de bien-être sont présents sur le territoire, complétés par des restaurants au profond goût de terroir – telle l’Auberge La Fruitière, chalet d’alpage locavore accessible seulement en raquettes ou à skis. Et pour les fans d’aventure insolite ou extrême, La Clarée a réponse à tout. Au choix : fat bike électrique sur neige, balade nocturne en raquettes, randonnée en lama-pulka (!) et même stage de survie hiver.
Izoard, col de fondeurs
Le secteur Izoard est le moins connu des trois. Du moins en saison froide, puisque l’été, le col éponyme attire les cyclistes, parfois même ceux du Tour de France. L’hiver, il devient un boulevard pour les fondeurs. Les communes de Cervières, Villard-Saint-Pancrace, Puy-Saint-Pierre ou Puy-Saint-André, dans leur allure pastorale immuable, conjuguent le plaisir d’un séjour « neige profonde » à celui de l’ensoleillement haut-
provençal.