De nombreuses études ont démontré que la titration en anticorps dirigés contre le SARS-CoV-2 diminue rapidement chez les patients après leur guérison, et en particulier chez ceux ayant fait une forme légère de la maladie, soulevant des craintes quant à un possible risque de réinfection.
Mais des populations de lymphocytes B pourraient contribuer au maintien d'une mémoire immunitaire cellulaire de plus long terme, comme le suggèrent de nouveaux résultats mis en ligne sur le site de prépublication medRxiv.
Les chercheurs de l'université Johns-Hopkins, à Baltimore, dans le Maryland, ont développé une technique de détection par cytométrie de flux des protéines de liaison S-RBD, spécifiques aux lymphocytes B présentatrices d'antigènes sélectionnées lors d'une infection par le SARS-CoV-2. L'équipe a ainsi analysé les prélèvements sanguins de 14 patients ayant guéri de formes modérées de Covid-19, c’est-à-dire symptomatiques mais ne nécessitant pas d'oxygénothérapie.
Un phénotype de cellules germinales
Les auteurs se sont concentrés sur les cellules B spécifiques au S-RBD, car la plupart des anticorps monoclonaux neutralisants contre le SARS-CoV-2 ciblent ce domaine viral en particulier.
Parmi les 14 participants inclus, des cellules B mémoires spécifiques au S-RBD ont été découvertes chez 13 d'entre eux. Les lymphocytes B quiescents formaient la majorité des cellules retrouvées. Le FCRL5, un marqueur du bon fonctionnement de la mémoire immunitaire, était en outre fortement exprimé.
Ces données démontrent que la plupart des patients développent des lymphocytes B mémoires spécifiques S-RBD et que les cellules en question ont été transformées pour devenir phénotypiquement identiques à des cellules germinales de lymphocyte B. Ces résultats sont en faveur de l'établissement d'une mise en place d'une mémoire cellulaire de long terme compatible avec une protection longue durée.
C Ogega et al. MedRxiv, 2020. doi.org/10.1101/2020.10.28.20220996