Oligothérapie

Le cuivre aurait un effet contre le SARS-CoV-2

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Publié le 19/01/2021
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Les résultats d’une étude virologique réalisée par un laboratoire de recherche de Saint-Etienne montrent que le cuivre exerce un effet antiviral in vitro contre le coronavirus responsable du Covid-19. Intéressant en pleine pandémie…
Cristaux de cuivre : l’activité antivirale du cuivre sur le SARS-CoV-2 a été évaluée à l’université de Saint-Etienne

Cristaux de cuivre : l’activité antivirale du cuivre sur le SARS-CoV-2 a été évaluée à l’université de Saint-Etienne
Crédit photo : Phanie

Les effets antibactériens du cuivre sont reconnus. D’ailleurs, on l’utilise de plus en plus pour cette raison, surtout dans les hôpitaux, pour recouvrir poignées de porte, rampes, robinets, interrupteurs.

Cette propriété pourrait être aussi mise à profit - sous forme d’oligoéléments - pour lutter contre le Covid-19… L’idée est somme toute logique et d’autant plus pertinente dans le contexte sanitaire actuel puisque le cuivre, comme deux autres oligo-éléments, le sélénium et le zinc, est anti-infectieux et aide à lutter contre les virus responsables de la grippe et des états grippaux. Les résultats très prometteurs de travaux de recherche lancés en mars dernier par le Dr Paul Verhoeven, microbiologiste chercheur au CHU et à l’université de Saint-Etienne, pour évaluer l’activité antivirale du cuivre sur le coronavirus SARS-CoV-2, viennent corroborer cette thèse.

Baisse significative des cellules infectées

Le protocole de l’étude était très simple : des cellules Vero E6, modèle cellulaire classiquement utilisé en virologie pour les études sur les coronavirus, ont été dans un premier temps traitées pendant 18 heures par du gluconate de cuivre à différentes concentrations (de 0 à 100 µmol), puis infectées par le SARS-CoV-2 avant une incubation de 48 heures dans un milieu de culture contenant les mêmes concentrations de cuivre. Le comptage des cellules infectées par microscopie confocale a montré une réduction significative à partir de la dose de 25 µmol, renforcée à des concentrations plus élevées. Cette baisse des cellules infectées est de 71, 77 et 78 % avec respectivement 25, 50 et 100 µmol de gluconate de cuivre.

Des essais in vivo sur un modèle expérimental animal visant notamment à déterminer la dose cible à utiliser dans des études cliniques, sont d’ores et déjà prévus. Mais pour le Dr Jean-Noël, pharmacien responsable du Laboratoire des Granions, « ces résultats donnent déjà une idée de l’efficacité directe du cuivre sur les cellules infectées par le virus à l’origine du Covid-19 et sont enthousiasmants ». À suivre.

* Cette étude, parue dans bioRxiv sous le titre Evaluation of in vitro activity of copper gluconate against SARS-CoV-2 using confocal microscopy-based high content screening, devrait être publiée prochainement dans des revues scientifiques de haut niveau.
D'après une visioconférence organisée par EA Pharma.

Évelyne Gogien-Oudry

Source : Le Quotidien du Pharmacien