Puisqu’il est dit que les touristes ne viennent plus seulement en vacances d’hiver pour le ski alpin, alors il faut innover ! Partagé depuis longtemps par les professionnels de la montagne, ce constat a été intégré par le pays des Écrins, occupé à étendre son offre à des activités nouvelles. Par chance, il est entouré de hauts sommets qui l’élèvent au rang de deuxième massif de France, après celui du Mont-Blanc. Une image de haute altitude adaptée pour proposer des prestations aventureuses, façon expéditions ou sports intenses.
Évoquons d’abord le ski alpin. Deux stations se déploient dans l’amphithéâtre des Écrins, 463 km² de grands espaces ouverts au cœur du département des Hautes-Alpes. Nous sommes ici à 30 minutes de route de Briançon. Perché entre 910 m et 4 102 m (Barre des Écrins, point culminant de la région Sud PACA), le territoire est d’ailleurs entièrement inscrit dans le Parc national des Écrins, signe de sa naturalité.
Puy-Saint-Vincent y fait office de « grande » station. Du moins correspond-elle le mieux aux standards d’équipements que l’on retrouve dans les stations dites « internationales ». Si elle est étagée de 1 400 à 1 800 m, son domaine skiable, 35 pistes et 11 remontées mécaniques, grimpe jusqu’à 2 700 m d’altitude.
Pelvoux-Vallouise est une station-village. Composée de plusieurs hameaux de fond de vallée, elle présente de belles maisons traditionnelles à arcades de marbre et une ou deux chapelles ornées. Une poignée de pistes alpines en contrefort des glaciers sont à découvrir en famille, sous le regard intimidant des « plus de 3 500 m » (Pic Coolidge, Pointe de la Grande Sagne…).
Murs de glace
Un tel décor invite, on l’a dit, à l’intensité. Trois sites nordiques, à Puy-Saint-Vincent, Vallouise et Freissinières, totalisent 80 km de pistes. Ils sont aménagés pour une pratique sportive de la marche en raquettes, du ski de fond et du traîneau à chiens. À Vallouise, les pistes techniques et sauvages de l’Onde font ainsi autorité auprès des touristes-athlètes et même des trailers sur neige.
L’ascension sur cascade de glace est également en terrain conquis. De profonds vallons peu ensoleillés figent dès les premiers froids les chutes d’eau dans leur posture immobile. Cette activité se pratique à Pelvoux-Vallouise, dans le vallon du Fournel, et surtout à Freissinières. Dans ce hameau situé près de l’Argentière-la-Bessée, que l’on rejoint depuis la vallée de la Durance, les murs de glace attirent les plus grands grimpeurs du monde. Plus de 300 cascades sont répertoriées dans les Écrins. Avec pioches, crampons et guides, chacun peut s’y initier.
De l’escalade sur glace au ruisseling, il n’y a qu’un pas. Plus facile, ce sport permet, avec un équipement adapté (baudrier et crampons) et un guide-accompagnateur, de randonner sur des ruisseaux ou des torrents gelés. La marche se pratique aussi en terrain plus stable.
En raquettes, cap sur Ailefroide, hameau bien connu des as de l’alpinisme. Accessible uniquement à pied l’hiver, on s’y rend pour le plaisir de la randonnée et… de la table. Au bout de l’effort, le chalet-hôtel d’Ailefroide, centenaire, accueille les trappeurs autour d’un repas de terroir et d’un sauna. En raquettes toujours, le bivouac sous tipi est une autre option. En fin de journée, un accompagnateur de moyenne montagne part en expédition avec ses clients vers cet hébergement outdoor, pour vivre une nuit, disons, très « différente »… En raquettes enfin, la faune sauvage est plus visible : une marche d’approche à pas de loups vers Dormillouse permettra sans doute d’observer des chamois.
Le hors-piste se conjugue également avec le ski de randonnée. Pelvoux-Vallouise dispose de son propre espace. Puy-Saint-Vincent propose un itinéraire sécurisé, la « Rando Ski de Pré Rouge ». Soit une grimpette en autonomie à peau de phoque jusqu’au sommet du Rocher Noir, à travers la forêt.
Tipi, kota, gîte-refuge…
En matière d’hébergement, les stations françaises innovent pour offrir des plaisirs nouveaux à leurs vacanciers. Et les Écrins ne semblent pas être à la traîne. En plus du tipi, il est possible de passer une nuit dans une maison d’hôte accessible seulement à pied, au hameau de Dormillouse (l’Écrin de la Violette). De dormir au gîte-refuge Le Pas du Loup, en profitant d’une lunette astronomique pour observer les étoiles. De cocooner au camping de l’Iscle de Prelles dans un kota-refuge, typique chalet finlandais. De profiter du chalet Alpelune, labellisé écogîte. Bref, d’expérimenter des
vacances d’hiver « autrement » qu’en chaussant chaque jour une paire de skis.