« Nous avons eu une demande énorme de tests de dépistage pendant la semaine avant Noël et entre Noël et Nouvel An », constate Olivier Rozaire, président de l’URPS pharmaciens Auvergne-Rhône-Alpes. 950 officines ont participé à la campagne de dépistage de masse organisée par la Région.
« Nous étions de fait dans la campagne, car nous étions déjà en action pour réaliser des tests antigéniques depuis novembre. De plus, il était difficile pour nous de nous mobiliser dans les centres de dépistage mis en place pour l’occasion, donc les tests ont été réalisés majoritairement dans nos officines. En effet, il faut plusieurs pharmaciens dans la pharmacie et nous n’avions pas la possibilité de facturer les tests dans les centres. J’ai donc demandé à la Région si elle pouvait indemniser les pharmaciens qui venaient aider dans les centres de dépistage sous forme de vacations. C’est ce qui a été fait : 300 euros étaient prévus à la journée pour les professionnels participant à la campagne de dépistage », détaille-t-il. Et les pharmaciens ont été submergés de demandes. « Dans mon officine, alors que j’effectuais entre 5 et 10 tests chaque jour entre le 15 novembre et le 15 décembre, nous en avons fait 50 par jour pendant la semaine du 16. Nous avons d’ailleurs regretté que la campagne s’arrête le 24, car les centres de dépistage temporaires ont été démantelés et toute la demande a rebasculé vers nous ! », témoigne-t-il.
Taux d’incidence et R0 en baisse
Au total, 762 649 tests ont été réalisés en Auvergne-Rhône-Alpes du 14 au 23 décembre, contre 217 885 du 30 novembre au 9 décembre, soit 3,5 fois plus de tests. 28 976 personnes ont été détectées positives au Covid-19, contre 22 105 du 30 novembre au 9 décembre. Près de 50 000 cas positifs et cas contacts ont été appelés par l’assurance-maladie, avec 590 personnels dédiés par jour aux appels. Conséquences de ce dépistage : la région Aura est celle qui a le plus baissé le taux de reproduction initial du virus (R0). Le 19 décembre, le R0 était de 1,24, contre 0,83 le 4 janvier, soit -33 %. Le taux d’incidence a également baissé de 34 % entre la semaine 51 et 52, soit un rythme deux fois plus important que dans les autres régions de l’Est.
« La campagne a permis d’aller chercher des gens qui ne se dépistaient pas, analyse Olivier Rozaire. Dans les départements les plus ruraux, nous avons eu une augmentation forte des cas positifs liée à davantage de dépistages. La région avait mis en place des bus connectés, qui ont fait le tour des villages du Cantal et de la Haute-Loire. Avoir isolé les cas positifs a permis d’éviter un couvre-feu avancé en Auvergne-Rhône-Alpes. » Pour lui, ce qu’il faut retenir de cette campagne c’est « qu’il faut être proactif et aller à la rencontre des gens ». Une leçon à ne pas oublier selon lui pour la mise en place de la campagne de vaccination…