Les chercheurs de l'Imperial College de Londres ont étudié la réponse immunitaire médiée par les lymphocytes T et B après une dose unique du vaccin de Pfizer-BioNTech, chez des personnels de santé ayant été préalablement infectés ou non par la souche Wuhan-Hu-1, c’est-à-dire le variant « historique » à l'origine de la pandémie.
Il en ressort qu'après une dose unique, la réponse des lymphocytes B sécréteurs d'anticorps chez des personnes préalablement infectées par le Wuhan-Hu-1 connaît un pic d'activité et produit des anticorps neutralisants efficaces contre les variants B.1.1.7 (variant britannique) et B.1.351 (variant sud-africain).
A contrario, ceux qui n'ont pas été infectés avant d'être vaccinés bénéficiaient d'une immunité réduite contre les deux variants B.1.1.7 et B.1.35. Il y avait donc une immunisation croisée entre l'infection et la vaccination, qui améliore la protection des patients contre les nouveaux variants.
Une réaction 4 fois supérieure
Précédemment, il a été montré qu'un régime à 2 doses de 30 µg du vaccin BNT162b2 de Pfizer et BioNTech prévient 95 % des formes graves de d'infections par le variant Wuhan-Hu-1 du SARS-CoV-2, tandis qu'une dose unique de 60 μg induit une réponse lymphocytaire T plus faible. Chez les sujets ayant déjà eu le Covid, il est possible que l'infection avant la vaccination joue le rôle de « première dose ».
Dans l'étude, les auteurs se sont basés sur la cohorte The COVIDsortium HCW. Mise en place depuis mars 2020, cette cohorte vise à évaluer la pertinence du programme de vaccination dit « hétérodoxe » (2e dose administrée 12 semaines après le 1re) déployée par les autorités britanniques pour maximiser la protection immunitaire de la population dans son ensemble. Quelque 51 patients ont été inclus 22 jours après l'injection de la première dose. Vingt-cinq d'entre eux avaient été infectés par le SARS-CoV-2 au cours des 39 semaines précédentes, comme l'attestaient les sérologies effectuées en amont de la vaccination.
Il s'est avéré que 96 % des patients déjà infectés et vaccinés présentaient une réponse lymphocytaire T dirigée contre la protéine Spike, par rapport à 70 % des personnes vaccinées jamais infectées, avec une réponse en moyenne 4 fois supérieure. Les tests in vitro ont par ailleurs démontré l'efficacité de cette réponse immunitaire contre les variants britannique et sud-africain. Les auteurs précisent qu'il est tout à fait possible que des travaux similaires menés sur le variant brésilien (P.1) ou indien (B.1.617 et B.1.618) donneraient des résultats similaires.