Deux chiffres ont fuité à l'issue de la rencontre unilatérale des syndicats avec l'assurance-maladie de ce matin. Les représentants de la profession demandent une revalorisation de la vaccination à 15 euros et l'élargissement de l'honoraire des conditionnements trimestriels à l'ensemble des médicaments concernés. Soit un gain supplémentaire de 60 millions d'euros par an, pour le réseau officinal.
En avant-première de l'ultime bras de fer qui les opposera mardi 15 février à l'assurance-maladie, Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et Pierre-Olivier Variot, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), ont déposé ce matin de manière unilatérale leurs revendications pour la convention pharmaceutique. Les deux syndicats se rejoignent au moins sur deux tarifs, les autres montants n'ayant pas été divulgués.
Ils demandent une rémunération de la vaccination des adolescents et des adultes à hauteur de 15 euros. « Cela comprend la prescription, l'injection et le renseignement dans le système d'information », expose Philippe Besset, insistant sur la portée de la prévention, moteur de cette convention aux côtés de la rémunération de la dispensation. « Cette somme correspond à ce que perçoivent les médecins pour l'injection, soit 9,60 euros, plus les 5,40 euros que nous touchons actuellement pour l'inscription dans la base SI-VAC, qui sera remplacée par un autre système », confirme de son côté, Pierre-Olivier Variot.
Autre revendication émise ce matin par les syndicats qui refusent en bloc une baisse de 2,70 euros à 2,55 euros de l'honoraire pour les grands conditionnements. Ils exigent non seulement son maintien à 2,70 euros, mais réclament en plus, conformément à la décision du Conseil d'État, son élargissement « à tous les conditionnements trimestriels, y compris pour des produits tels que le Lévothyrox ou les pilules contraceptives », comme le précise Philippe Besset. Soit selon lui, un gain supplémentaire pour le réseau officinal qui s'élèvera à 60 millions d'euros par an. « Je souhaiterais un honoraire à 3 euros dans la mesure où le même effort serait demandé aux industriels, mais pour nous le minimum sera 2,70 euros à condition que les industriels aient une décote de 10 % », déclare de son côté, Pierre-Olivier Variot.
Les deux syndicats sont également d'accord pour rejeter catégoriquement une baisse de la marge sur les médicaments chers de 96,60 euros à 44 euros. Une proposition qui avait été faite il y a deux semaines par l'assurance-maladie.