Coordonnée par le Pr Vincent Debée, cette étude a inclus 250 patients (âge médian de 77 ans), atteints de forme légère à modérée du Covid-19 et pris en charge dans 48 hôpitaux du pays et à Monaco. L’objectif de 1 300 patients n’a pu être atteint en raison du ralentissement de l’épidémie à la fin de la première vague.
Des patients à risque d'aggravation
Les patients inclus devaient présenter au moins un des trois facteurs de risque d’aggravation identifiés : être âgé de 75 ans ou plus, avoir entre 60 et 75 ans et présenter une maladie chronique augmentant le risque de complication en cas de Covid (hypertension artérielle, diabète, obésité) ou souffrir de problèmes respiratoires nécessitant un traitement par oxygène.
L’essai a comparé le traitement par HCQ (2 fois 400 mg le premier jour, puis 2 fois 200 mg par jour pendant 8 jours) au placebo sur l'évolution clinique à J14 et J28 et sur l’évolution de l’excrétion virale à J5 et J10. Le temps médian entre l’apparition des symptômes et le début du traitement était de 5 jours.
« Les patients ont continué à bénéficier, simultanément, des traitements qui leur étaient administrés », soulignent les auteurs. Ainsi, 15 % d’entre eux étaient traités avec des corticostéroïdes, est-il précisé. Par ailleurs, aucun problème de toxicité avec l’HCQ n’a été observé, mais les patients à risque avaient été exclus.
Aucune différence sur l'évolution clinique ou la charge virale
À J14, neuf patients du groupe HCQ étaient décédés ou intubés, contre huit dans le groupe placebo. À J28, Ils étaient neuf dans le groupe HCQ, contre douze patients ayant reçu le placebo. « Aucune différence significative » n'a ainsi été constatée, rapportent les auteurs. « De même, nous n'avons observé aucun bénéfice du traitement à l'HCQ sur la durée de la positivité au test RT-PCR », poursuivent-ils.
Ces résultats vont dans le sens des essais randomisés nationaux. Et, comme le rappelait le Pr Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Tenon, lors d’un récent Live chat du « Quotidien », « l'association hydroxychloroquine/azithromycine est sortie à la fois des essais Discovery et Recovery pour l'HCQ, et aussi des recommandations nationales et internationales (ANSM, FDA, OMS, EMA, etc.) ». De plus, une méta-analyse d’un chercheur de l’INSERM, publiée en août dernier dans « Clinical Microbiology and Infection », concluait à l’absence d'effet de l’HCQ sur le Covid-19, quel que soit le stade de la maladie.