Un bilan qui appelle à la vigilance, alors les métaux peuvent être à l'origine de l'apparition de maladies chroniques, de déficience immunitaire ou encore de cancers.
Ces données s'ajoutent aux résultats publiés en septembre 2019 concernant les substances issues des produits d'usage courant (perfluorés dans l'environnement) et à ceux publiés en mars 2020 sur le plomb.
Dans ce nouveau travail chez 1 104 enfants et 2 503 adultes de 6 à 74 ans, les chercheurs ont croisé les résultats des prélèvements biologiques (urines, sang, cheveux) et de questionnaires (habitudes de vie, alimentation, caractéristiques des participants). C'est la première fois qu'une étude de ce type est menée au niveau national chez les enfants.
Des recommandations sur le poisson et le tabac
L'exposition de la population à ces métaux concerne l'ensemble des participants adultes et enfants (plus de 97 % et 100 % de détection). Par rapport à 2006-2007 (étude nationale nutrition santé - ENNS), si les niveaux chez les adultes sont restés stables en mercure (cheveux) et nickel urinaire, ils étaient plus élevés en arsenic, cadmium et chrome.
Concernant les sources d'exposition, il ressort, comme dans la littérature, que la consommation de poissons et de produits de la mer influence les concentrations en arsenic, chrome, cadmium et mercure. Quant aux céréales, elles augmentent les concentrations en cadmium, et lorsqu'elles proviennent de l'agriculture biologique, celles en cuivre, comme les légumes bio.
Par ailleurs, des déterminants déjà connus ont été de nouveau observés : le lien entre tabac et cadmium, entre implants médicaux et chrome, ainsi qu'entre plombages et mercure urinaire.
Afin de réduire l'exposition au cadmium, Santé publique France rappelle ainsi l'importance de « la lutte contre le tabagisme, y compris passif », précisant que « le tabac entraîne une augmentation de plus de 50 % d'imprégnation chez les fumeurs ».
L'alimentation étant une source principale d'exposition, il est rappelé de diversifier les sources d'aliments, notamment les poissons. Il est recommandé de consommer deux fois par semaine du poisson, « dont un gras en variant les espèces et les lieux de pêche ».
Des dépassements des valeurs guides sanitaires ont été observés au sein de la population pour l'arsenic, le mercure, le plomb et plus particulièrement le cadmium avec un peu moins de la moitié de la population adulte française qui présentait une cadmiurie supérieure à la valeur recommandée par l'ANSES.