« Le premier événement hybride depuis le début de la pandémie de Covid 19 », c’est ainsi que s’est qualifié lui-même le salon Vivatech qui s’est tenu du 16 au 19 juin à Paris, porte de Versailles. Grand salon des technologies tous secteurs confondus, il a ainsi réuni quelque 140 000 visiteurs, dont 26 000 présents physiquement, et le reste, soit 114 000, en digital.
Véritable vitrine des hautes technologies, Vivatech se devait de réussir sa digitalisation, et il est vrai que le salon était très accessible dans sa version virtuelle. Le secteur de la santé était massivement présent avec un grand nombre de start-up et de nombreuses conférences parrainées par Sanofi. Le laboratoire a cherché à identifier les grandes évolutions du numérique en santé à ce moment charnière. Pour Olivier Charmeil, vice-président exécutif médecine de Sanofi, le Covid n’a pas représenté de rupture en tant que telle, mais a été plutôt « un amplificateur de tendances », tendances qui vont vers un changement profond de la façon dont les soins vont être délivrés.
Ce changement est lié à l’usage croissant des données de santé à travers le monde, des données consolidées, traitées, interprétées… C’est le fameux « big data » auquel font référence de nombreux analystes de l’évolution des données. « Un véritable tsunami de données », comme le qualifie Éric Genevois Marlin, à la tête de la R & D Data et Data Science du laboratoire. Big data, tsunami, quel que soit le nom qu’on lui donne, ce phénomène, combiné avec l’usage de l’intelligence artificielle, promet une meilleure connaissance des pathologies, des traitements plus personnalisés, une approche plus complète de la part des patients vis-à-vis de leurs pathologies, et par conséquent une relation différente avec les professionnels de santé. Le big data, certains exposants à Vivatech s’en réclament déjà : ainsi la société taïwanaise Genius Holding Co, promet-elle une meilleure information sur la santé respiratoire des patients grâce à une application, sorte d’assistant personnel qui, grâce au big data, peut apporter une approche plus complète qu’un coach ou un médecin, affirme-t-elle.
« Hypothèses diagnostiques »
C’est aussi tout l’enjeu de ces technologies qui viennent poser des sortes de pré-diagnostic, d’aucuns n’oseraient parler de diagnostic tout court, ce qui forcément bouleverse l’équilibre de la relation patient-médecin. Ainsi la société niçoise Body a-t-elle présenté ses cabines de télémédecine, si high-tech qu’on les croirait sorties d’un film de Spielberg. Capables de mesurer jusqu’à 26 paramètres vitaux en quelque six minutes, elles permettent à un patient de disposer d’un bilan de santé et, le cas échéant, de contacter un médecin si nécessaire.
Ce phénomène d’auto-évaluation peut aussi s’illustrer par l’application d’intelligence artificielle proposée par la société Medvir, une application réalisée par des médecins urgentistes qui permet d’évaluer « ce qui disent les symptômes » et de poser des « hypothèses diagnostiques », assorties de conseils personnalisés.
Suivi et prévention
Le numérique continue parallèlement de s’intéresser à tout ce qui concerne suivi et prévention, notamment pour les personnes âgées. On peut ainsi citer Auxivia et son offre de produits pour améliorer la qualité de vie des personnes en perte d’autonomie, notamment son verre connecté pour prévenir les problèmes de déshydratation, Ellcie Healthy et ses lunettes connectées pour repérer les signes d’endormissement, pour détecter les chutes, le stress, les mauvaises postures, etc., ou encore Biodata Bank et son bracelet intelligent pour analyser la température corporelle et éviter les coups de chaud.
D’autres start-up s’intéressent quant à elles à la santé des salariés dans les entreprises. Parmi elles, Dolipharm, avec commande de médicaments sur ordonnance et de parapharmacie avec livraison au bureau depuis les pharmacies locales. Citons encore la gestion de rendez-vous, parfois très pointue, comme 48 h Chrono pour les soins non programmés et les patients qui doivent être vus sous 48 heures, ou l’usage de la réalité virtuelle, avec Hypno et Lumeen, afin de réduire l’anxiété et la douleur…
La santé des animaux domestiques n'est pas oubliée, notamment celle des chats, pour lesquels il commence à y avoir une offre conséquente d’outils numériques de suivi vétérinaire !