En langage journalistique, le marronnier est un sujet de saison qui n'a rien à voir avec l'actualité mais dont on parle nécessairement le moment venu, par exemple le beaujolais nouveau. En fin de semaine dernière, la nouvelle n'a pas été le Salon de l'agriculture, mais sa fermeture, Covid oblige. Comme moi, vous auriez pensé qu'il y avait là l'occasion d'ignorer le sujet. Juste le contraire : nous avons eu droit aux exploits de nos héroïques cultivateurs et éleveurs, depuis la science des semailles jusqu'à l'art de cueillir des fraises ou des cerises. L'agriculture, c'est dur et, heureusement, nous avons gardé de précieuses archives filmées où l'on voit l'indestructible Jacques Chirac en train de caresser le cul des vaches ou de boire du rosé tout en dévorant un fromage. J'admire ce peuple capable d'oublier une guerre ou une pandémie pour célébrer chaque année, comme le mercredi des Cendres, son paysage et ses vergers. Je vois, dans cette non-actualité, le rythme implacable des saisons qui transcende tous nos malheurs. Vraiment, nous n'avons rien à craindre d'un virus. Si d'autres faisaient comme nous et ne mangeaient que du bœuf ou de la volaille, nous n'aurions jamais besoin de passer deux ans dans un abject confinement.
Humeur
Marronnier de printemps
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Publié le 05/03/2021
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Source : Le Quotidien du Pharmacien