Dans le nom même de Maxilase se trouve l'évocation d'une découverte majeure du champ biologique. Cette avancée est le fruit du travail de deux chimistes français, Anselme Payen et Jean-François Persoz, qui exercent au début du XIXe siècle en France. En chercheurs éclairés, ils étudient et expérimentent différents procédés de transformation de la matière, comme celui qui permet de raffiner le sucre de betterave, qu'ils parviennent à blanchir au point qu'il finit par se substituer au sucre de canne. C'est dans un extrait d'orge germé qu'ils remarquent une substance aux propriétés intéressantes : celle-ci provoque la dégradation de l'amidon en glucose sans nuire au milieu vivant et bien plus rapidement que ne le permettent les moyens offerts par la chimie.
Interpellés par ce phénomène, les chimistes vont s'y consacrer et il faudra encore attendre trois années pour qu'ils arrivent à isoler la substance et démontrer qu'elle est également présente dans la salive. Nous sommes en 1833 et la première enzyme vient d'être découverte. Elle sera dénommée « diastase » par les chercheurs qui, par ce nom, désignent sa capacité à séparer les éléments d'un même ensemble. Par la suite, d'autres diastases seront isolées à partir d'une multitude de tissus végétaux ou animaux et différenciées selon leurs capacités spécifiques à catalyser une réaction chimique. Celle de la première enzyme découverte, désignée sous le nom d'alpha-amylase, est de briser les liaisons alpha glycosidiques de l'amylocellulose et de l'amylopectine pour donner des molécules de maltose.
Action à visée anti-inflammatoire
Synthétisée dans les fruits et de nombreuses plantes durant leur maturation et leur germination, l'alpha amylase est une enzyme digestive, constituant du suc pancréatique et de la salive, intervenant dans le catabolisme des glucides à longue chaîne. Mais elle possède aussi d'autres effets sur les tissus, notamment anti-inflammatoires et anti-œdémateux. En effet, l’alpha-amylase agirait sur la première phase de l’inflammation, autrement dit la phase vasculaire caractérisée par une vasodilatation des vaisseaux et une augmentation de la perméabilité. Ainsi aurait-elle un effet sur l’œdème, les rougeurs et la douleur associée à l’inflammation.
Ces propriétés ne passent pas inaperçues aux yeux de l'industrie pharmaceutique. En 1968, le Laboratoire Perrier va les exploiter dans un traitement qu'il lance sous le nom d'Eumylase. Présenté sous forme de comprimés dragéifiés, le médicament est dosé à 3 000 unités CEIP et indiqué dans le traitement d'appoint des états congestifs de l'oropharynx. Une indication qui va bientôt être étendue au traitement des affections des voies aériennes, rhinopharyngites, trachéobronchites et pneumopathies. Deux ans après le lancement, c'est une forme de sirop conditionnée dans un flacon de 125 ml qui fait son apparition sur le marché. Son champ d'application, le traitement d'appoint des états congestifs de l'oropharynx, reste quant à lui inchangé. En 1971, les propriétés à visée anti-inflammatoire de la spécialité sont mises en avant quand les comprimés dragéifiés se voient accorder une extension d'indications pour déchirures du périnée, épisiotomie, sutures périnéales, plaies vaginales ou vulvaires, infection vaginale, syndromes douloureux pelviens de nature inflammatoire, crises aiguës et poussées congestives hémorroïdaires, prolapsus anal, fissures, prurit, préparation et suites de chirurgie proctologique. Le médicament a alors adopté le nom de Maxilase 3 000 qui restera le sien par la suite. Près de vingt ans plus tard, sous l'égide du Laboratoire Millot-Solac, la formule est modifiée pour ne présenter que son indication originelle, le traitement d'appoint des états congestifs de l'oropharynx.
La plus prescrite par les médecins dans son indication
En 1994, les deux présentations de Maxilase intègrent le Laboratoire Sanofi. Sous forme de sirop, le médicament est indiqué pour les nourrissons dès l'âge de 6 mois, pour les enfants et les adultes. Les comprimés, pour leur part, sont réservés à l'adulte. En 2003, une nouvelle contenance de 200 ml sera lancée sur le marché, permettant au sirop Maxilase d'être proposé sous deux formats. Deux ans plus tard, une boîte de 30 comprimés viendra constituer, aux côtés du flacon de 200 ml, la nouvelle gamme OTC Maxilase, anticipant ainsi le déremboursement de la spécialité en 2006.
Puis la marque opère un changement de son identité visuelle. À partir de 2011, elle va indiquer clairement son domaine de compétence sur ses contenants et emballages : la mention « maux de gorge » souligne systématiquement le nom du médicament et le duo de couleurs bleu et orange est accentué. En 2013, la sphère, un des éléments du code visuel de la marque figurant l'activité de la formule, va se transformer pour accueillir en son centre le profil d'une tête dont la gorge est désignée comme la zone d'action du principe actif. Trois ans après, ce profil apparaîtra sur les conditionnements sous la forme d'un médaillon serti de la mention « enzyme à visée anti-inflammatoire ». Pour la marque, c'est une façon d'affirmer la spécificité de son mode d'action et de se singulariser sur un marché où la majorité des formules est à base d'antiseptiques.
Aujourd'hui, Maxilase, qui est produit en France, se décline en quatre présentations : un sirop à l'arôme de mandarine proposé en flacon de 125 ml et 200 ml ; des comprimés enrobés conditionnés en boîte de 30 dragées, la boîte de 15 comprimés proposée en libre accès en 2013 n'étant plus commercialisée. Grâce à ces galéniques complémentaires au reste des traitements existants contre les maux de gorge, le médicament peut répondre aux demandes de toute la population, cultivant une proximité certaine avec le public. Les patients le lui rendent bien puisque Maxilase – sirop comme comprimés - arrive en tête du marché des solutions pour maux de gorge. Présente dans neuf pharmacies sur dix, elle est également la marque la plus prescrite par les médecins dans son indication.