Dans une vidéo, Dominique Martin, médecin conseil national de la Caisse nationale de l’assurance-maladie (CNAM), présente plusieurs des propositions de la CNAM visant à réduire le mauvais usage de certains médicaments. Parmi ces dernières, favoriser la prescription des biosimilaires, lutter contre le mésusage des médicaments amaigrissants, et réduire le recours aux inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) dans les reflux gastro-œsophagiens chez l’enfant de moins d’un an.
Face au mésusage des médicaments, enjeu majeur de santé publique, l'assurance-maladie continue ses efforts de sensibilisation aussi bien envers le grand public que les professionnels de santé. En ce but, Dominique Martin, médecin conseil de la CNAM, partage plusieurs exemples communs de mésusage des médicaments, et revient sur plusieurs des propositions avancées par la CNAM dans son rapport annuel pour « Améliorer la qualité du système de santé et maîtriser les dépenses ».
Trois propositions (24, 25 et 26 dans la synthèse du rapport) sont énoncées dans la vidéo. La première, favoriser la prescription des médicaments biosimilaires, qui « coûtent de 15 à 30 % moins cher que les médicaments d'origine », via un dispositif de « tiers payant contre biosimilaire » et l'augmentation de leur primo-prescription à l'hôpital, ainsi qu'un élargissement de la substitution biosimilaire par le pharmacien. Objectif, faire passer le taux de pénétration des biosimilaires de 42 % à 80 %.
La seconde est d'assurer un meilleur usage des nouveaux médicaments indiqués dans le traitement spécifique de l’obésité et du diabète. En effet, un mésusage important de ces médicaments a été constaté, ce qui porte préjudice aux malades en ayant réellement besoin. Pour y parvenir, l'assurance-maladie compte notamment mener une campagne à destination des endocrinologues ainsi que des spécialistes et généralistes identifiés comme prescripteurs de situations de mésusage.
Enfin, l'assurance-maladie évoque aussi la surprescription des IPP (inhibiteurs de la pompe à protons) pour les nourrissons et enfants qui souffrent de reflux gastro-œsophagiens. Dans son rapport, la CNAM mentionne une étude réalisée par EPI-PHARE qui révèle que l'utilisation d'IPP entraîne une augmentation de 34 % des risques d'infection grave. Forte de ce constat, l’assurance-maladie compte mener en 2024 une campagne de sensibilisation sur ce sujet.
L'assurance-maladie alerte également sur la polymédication des personnes âgées, et annonce également intensifier ses actions visant à la limiter, notamment par un accompagnement de déprescription graduelle. La CNAM compte aussi limiter la surmédication des femmes enceintes. En effet, en France, les femmes enceintes prennent « deux à trois fois plus de médicaments que les pays d'Europe du Nord », rappelle Dominique Martin.
Si elles ne sont pas abordées dans cette vidéo, d'autres mesures (déjà prises ou annoncées) ont aussi été évoquées par le rapport. Parmi elles, autoriser les pharmaciens à prescrire des antibiotiques avec un TROD positif et promouvoir le recours aux bilans partagés de médication.
Avec l'ensemble de ses actions d’accompagnement en matière de bon usage des médicaments, l'assurance-maladie espère générer 190 millions d'économies.
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