Le magazine « 60 millions de consommateurs » a disséqué les formules de 160 produits cosmétiques issus de 14 familles différentes (shampooings, gels douche, savons, déodorants…) dans le cadre d'un hors-série qui sera publié en janvier. Le constat est sévère, seulement une cinquantaine des références analysées (sur 160), aussi bien distribuées en supermarché que dans des enseignes spécialisées, est classée dans la catégorie « à privilégier » car ne contenant pas, ou peu, de substances considérées comme toxiques.
Dans les gels douche et les shampooings, « 60 millions de consommateurs » note « l’emploi trop fréquent de sodium lauryl sulfate et d’ammonium lauryl sulfate, des tensioactifs irritants pour les yeux et la peau et toxiques pour la vie aquatique ». Dans les produits hydratants ou encore dans les sticks à lèvres, les perturbateurs endocriniens, comme le BHT ou le méthylparabène, sont encore trop souvent présents. « Nous estimons que ces perturbateurs endocriniens suspectés n’ont pas leur place dans un cosmétique, a fortiori s’il ne se rince pas et s’utilise tous les jours », estime le magazine. Des ingrédients nocifs également repérés dans la moitié des shampooings solides étudiés (sur 24 au total). Les auteurs du hors-série s'interrogent aussi sur l'absence de fluor dans cinq des six dentifrices solides sélectionnés. « Alors que l’action anticarie de ce minéral est scientifiquement démontrée », un certain nombre de marques, "bio" pour la plupart, n'hésite pas à mettre en avant l'absence de fluor, ce qui n'est pas sans conséquence pour la santé bucco-dentaire des clients qui les privilégient.
Les produits les plus chers ne sont pas forcément les mieux notés
« 60 millions de consommateurs » souligne tout de même que des évolutions positives sont observées. « Les filtres UV disparaissent de la plupart des produits, de même que les silicones, qui sont des substances particulièrement préoccupantes, mais beaucoup de progrès restent à accomplir », estime le magazine. « Certains fabricants font des efforts mais nos travaux montrent qu'un tiers des produits analysés est sain et c'est encore très insuffisant. » Plus d'une trentaine de cosmétiques se trouvent en effet dans la catégorie rouge, « à proscrire », car ils contiennent ce type des substances nocives. La "palme" du produit le plus problématique est, elle, décernée au fond de teint, la très grande majorité des références analysées contenant pour la plupart des « substances suspectées de perturber le système hormonal », déplore l'enquête, qui observe pour finir que les produits les moins chers ne sont pas forcément ceux qui contiennent le plus de substances problématiques. Ainsi, une part importante des produits classés dans la catégorie « à privilégier » affiche un prix « modique », souligne le magazine.
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