L’ANSES vient de publier un avis sur les risques liés aux nanoparticules d’argent. Ces particules sont utilisées pour leurs propriétés antibactériennes et antifongiques, dans les vêtements anti-odeurs, dans certains emballages et dans des produits cosmétiques et d’hygiène (brosses à dents, spray désinfectant, etc.). Mais on s’interroge depuis quelque temps sur leurs effets sur la santé humaine et sur l’environnement. L’Anses a étudié près de 280 publications traitant du nano-argent. Malheureusement les travaux publiés sont souvent contradictoires, ce qui n’a pas permis de statuer sur sa toxicité chez l’homme. « Du fait de sa petite taille, nous avons identifié que le nano-argent passait la barrière hémato-encéphalique et pouvait s’accumuler dans certains organes comme le foie et le rein. Mais on ignore encore tout de son effet reprotoxique, génotoxique ou neurotoxique », indique Dominique Gombert, directeur de l’évaluation des risques à l’Anses.
Une écotoxicité à surveiller.
Par ailleurs, le fait que le nano-argent soit utilisé notamment dans des vêtements implique son relargage dans l’environnement lors des lavages de ces textiles. Les études d’écotoxicité, de plus en plus nombreuses, montrent quant à elles des effets biologiques sur tous les organismes aquatiques et terrestres étudiés (mortalité, inhibition de croissance, génotoxicité, reprotoxicité, etc.). « On ignore aussi si ces particules peuvent engendrer des résistances bactériennes », évoque Dominique Gombert.
En conclusion, l’Anses recommande que l’usage des nanoparticules d’argent soit limité aux applications dont l’utilité est clairement démontrée. « Nous encourageons les industriels à se poser la question de l’intérêt d’introduire du nano-argent dans leurs produits », insiste Marc Mortureux, directeur général de l’Anses.
Par ailleurs l’Anses rappelle que l’argent ne peut pas être utilisé pour la fabrication de compléments alimentaires, qu’il soit sous forme nanoparticulaire ou non. Or il est parfois présent dans des compléments alimentaires distribués notamment par le biais du commerce en ligne. L’Anses recommande de renforcer l’information des consommateurs et le contrôle de la distribution de ces produits qui contiendraient des nanoparticules d’argent.
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