La crème solaire est conseillée en prévention des cancers de la peau mais les preuves de son efficacité en la matière manquent. C'est en partant de ce constat qu'une équipe américaine de Denver, dans le Colorado, a cherché à mesurer l'efficacité des crèmes solaires en utilisant le nombre de grains de beauté (nævus) comme marqueur du risque de mélanome. Le Dr Lori Crane, auteure principale de l'étude, a présenté ces résultats au congrès de l'American Public Health association, le 1er novembre 2016*.
Cette étude a utilisé pour cela une cohorte de 481 enfants blancs nés en 1998 et évalué leur exposition solaire, leur protection solaire et le nombre de leurs grains de beauté. Séjours à la plage et nombre de coups de soleil ont été pris en compte, ainsi que la couleur de la peau, des yeux et des cheveux des enfants. L’utilisation d'écran solaire a été évaluée, sur une échelle de 10 points, en incluant l'épaisseur et la fréquence d'application de celui-ci. Le nombre de nævi a été compté chaque année jusqu'aux 15 ans des enfants, lors d'un examen dermatologique.
Les résultats sont décevants… pour les crèmes solaires. La relation entre l'utilisation d'écran solaire et le nombre de nævi est très limitée, à part dans un sous-groupe à haut risque, constitué des enfants à peau très claire, et ayant eu plus de trois coups de soleil entre l'âge de 12 et 14 ans. Dans ce cas uniquement, l'utilisation de crème solaire était associée à un nombre significativement plus faible de nævi (8 % en moins pour chaque point de plus sur l'échelle d’utilisation de crème solaire).
Les auteurs concluent que l’utilisation d'écran solaire n'est probablement pas un facteur de prévention de l'apparition de grains de beauté, eux-mêmes constituant un facteur de risque majeur de développement d'un mélanome. Cette utilisation doit donc être remise en question en tant qu'outil de prévention.
*https://apha.confex.com/apha/144am/meetingapp.cgi/Paper/363065
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