Le Conseil supérieur de la santé (CSS), équivalent belge de l’ANSES*, demande l’arrêt de la commercialisation de la levure de riz rouge en tant que compléments alimentaires. L’organisme a été saisi par la ministre de la Santé de Belgique en août dernier, à la suite d’une enquête de l’association de consommateurs Test-achats. Cette analyse démontrait que dans 15 compléments alimentaires à base de levure de riz rouge, la teneur effective en monacoline K, une statine naturelle, différait de celle annoncée sur l’emballage. Ce dernier n’affiche d’ailleurs ni contre-indication, ni effets secondaires graves. De plus, aucune interaction n’était notifiée, sans parler des risques liés à l’effet de cumul avec un traitement par statine. « Une confusion est entretenue pour ces produits auprès des professionnels de santé et du public quant à leur véritable nature en les assimilant très souvent à des préparations ayant le statut de complément alimentaire tout en ayant des propriétés médicamenteuses », dénoncent les experts belges de la CSS.
Dans un rapport remis au gouvernement, ils demandent que ces produits, médicaments « par fonction » et « par présentation », fassent l’objet d’une AMM en Belgique. En attendant ce statut, ils recommandent que ces produits ne soient utilisés qu’après avis médical et qu’ils fassent l’objet d’un suivi médical régulier comprenant des examens appropriés (enzymes hépatiques et musculaires ainsi que fonction rénale). D’autre part, les professionnels de santé, dont les pharmaciens, doivent relayer les informations sur les précautions d’emploi et les effets indésirables.
Le CSS attire par ailleurs l’attention des responsables politiques sur le fait que la levure de riz rouge n’est pas un cas unique. Plusieurs compléments alimentaires disponibles sur le marché belge devraient relever, selon eux, de la législation sur les médicaments. « Une action énergique s’impose à cet égard dans un souci de protection de la santé publique », affirment-ils.
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