LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN. – De quoi doit-on s’assurer face à une demande de multivitamines ?
PIERRE-XAVIER FRANK. – La toute première nécessité est de s’assurer que la personne en a réellement besoin. En effet, 80 % des Français consomment des compléments alimentaires alors qu’ils pourraient parfaitement s’en passer. Il faut donc évaluer la réalité des symptômes que ressent la personne, savoir si elle est vraiment fatiguée et si son état peut être amélioré par l’administration d’un complexe de vitamines. Les profils d’individus pour lesquels un apport en énergie se justifie sont divers. Très souvent, il s’agit de personnes jeunes, étudiants en période d’examen ou cadres dynamiques qui doivent faire face à des conditions de travail stressantes. Les personnes âgées souffrent également d’asthénie tout comme les personnes sous traitement anxiolytique ou hypnotique. La fatigue peut bien évidemment résulter d’un autre facteur qui est le déséquilibre nutritionnel. Essayez de savoir quelles sont les habitudes alimentaires du patient : saute-t-il un repas dans la journée comme beaucoup le font ? S’astreint-il à un régime qui le prive d’une bonne part des apports nutritionnels journaliers ? Ou encore, pense-t-il être atteint d’une intolérance au gluten en se privant des produits dérivés des céréales, source importante d’énergie ? Dans certains cas, les problèmes de fatigue peuvent tout simplement se résoudre par un rééquilibrage de l’alimentation. Pour tous les autres, la supplémentation en vitamines et minéraux peut s’avérer efficace, sachant que l’énergie qu’elle apporte résulte des réactions enzymatiques que facilitent les vitamines une fois dans l’organisme.
Quels sont les cas de figure qui doivent alerter ?
Il faut bien sûr toujours s’assurer des traitements médicamenteux suivis par la personne. Par exemple, certains complexes vitaminiques contiennent de l’iode et sont donc déconseillés à tous les patients traités pour un problème de thyroïde. Attention aussi aux personnes sous chimiothérapie pour lesquelles un apport en vitamines et minéraux risque de profiter aux cellules cancéreuses. Enfin, tous les cas de fatigue chronique sans autre symptôme associé doivent être orientés vers une consultation médicale. D’une façon générale, il est préférable de ne pas banaliser les compléments alimentaires et de se référer au système de nutrivigilance dont la France s’est dotée et qui informe de tous les effets indésirables liés à la consommation de ces produits. Quant aux apports journaliers recommandés (AJR), ils sont indiqués sur les boîtes mais ne sont fixés que pour une population générale.
Comment composer son rayon de multivitamines ?
Jouez sur l’effet de gamme et la prédominance des couleurs souvent très vives pour tous les produits liés à la forme et à la vitalité. Trois marques au référencement assez large peuvent être proposées, sachant qu’il vaut mieux ne pas complexifier l’offre en présentant trop de gammes différentes. L’équipe comme la clientèle s’y perdraient. Complétez le rayon avec un ou deux produits à base de magnésium, de la vitamine C (synthétique et naturelle) et une ou deux formules booster à la caféine, au guarana… En conseil associé, vous pouvez proposer des plantes qui aident à mieux résister au stress et qui favorisent la concentration, comme le ginseng, l’éleuthérocoque, la rhodiole…
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