L'Association française de l'industrie pharmaceutique pour une automédication responsable (AFIPA) présentait ce jeudi 4 février son baromètre 2020 des produits de santé et de prévention de premier recours. En 2020, les ventes de médicaments sans ordonnance en pharmacie ont été moins importantes qu'en 2019 malgré les très bons résultats des dispositifs médicaux.
Les ventes de produits de santé et de prévention de premier recours (Selfcare) ont en effet baissé de 3,1 % en 2020, année bouleversée par la pandémie de Covid-19. Les trois secteurs qui composent ce marché ne sont toutefois pas sur les mêmes dynamiques. Si les chiffres de l'automédication sont en effet en net recul (-9,4 % par rapport à 2019), les ventes de compléments alimentaires sont, elles, en très légère augmentation et les ventes de dispositifs médicaux ont même progressé de 10 % en un an.
Les périodes de confinement et la diminution très sensible des pathologies hivernales ont notamment eu un fort impact sur l'automédication. À l’exception des produits pour le sommeil et le stress, et des vitamines et suppléments minéraux, les ventes en volume comme en valeur ont fortement baissé l'an dernier dans les autres catégories, en particulier pour les spécialités axées sur les voies respiratoires (-26,9 % en valeur), le confort articulaire (-10,9 % en valeur) ou la douleur (-7,7 % en valeur).
Si l'automédication a donc souffert en 2020, les ventes de compléments alimentaires ont été relativement stables (+1,4 %). La crise sanitaire et les mesures de confinement ont tout de même freiné la croissance de ces produits, dont les ventes progressaient de 5 à 10 % chaque année depuis une décennie. Certaines catégories de compléments alimentaires se sont démarquées en 2020, notamment celles axées sur l'immunité (+ 23,9 % en valeur) et sur la vitalité (+ 18,9 % en valeur).
La pandémie a en revanche servi d'accélérateur au marché des dispositifs médicaux, dont les ventes ont bondi de 10,1 % en 2020. Les produits d’autodiagnostic ont connu une véritable flambée (+ 85,6 %) avec notamment le succès du thermomètre sans contact. Progression également des produits consommables pour les soins à domicile (gants, masques), qui ont vu leurs ventes augmenter de 17,4 %.
Autres tendances soulignées par le baromètre 2020 de l'AFIPA : les Français ont plébiscité les pharmacies de proximité par rapport aux autres réseaux de distribution. Un phénomène qui s'explique là encore en grande partie par les confinements et les limitations de déplacement. Les grosses officines (chiffre d'affaires supérieur à 3 millions d'euros), et particulièrement celles situées dans des lieux de passage, présentent des chiffres beaucoup moins bons que les officines plus petites.
Alors que le Covid-19 risque bien de jouer de nouveau les premiers rôles en 2021, l'AFIPA a par ailleurs évoqué les pistes qu'elle juge prioritaires pour renforcer la place des produits de santé de premier recours et de prévention, domaine dans lequel la France accuse un retard important par rapport à de nombreux autres pays européens. L'AFIPA souhaite notamment « renforcer et promouvoir les filières de production en Europe et en France », mettre à disposition du pharmacien « de nouveaux outils dans l’arsenal thérapeutique » et plaide pour un « recours systématique au dossier pharmaceutique pour la dispensation de tous les médicaments de prescription médicale facultative (PMF) ». Cette année, l'AFIPA travaillera également à la mise en œuvre d'une campagne de communication « sur le parcours de soins officinal et sur le bon usage », en lien avec les syndicats de pharmaciens et les associations de patients.
Infographies : OpenHealth Company
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