LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN. – Parmi les patients diabétiques, quels sont les profils les plus à risque en matière de gestion de la glycémie ?
CHANTAL DUFLOT. – L’autosurveillance glycémique est essentielle pour les patients de type 1 et les patients de type 2 qui sont sous insulinosécréteurs car ces traitements augmentent la production d’insuline, ce qui favorise le risque d’hypoglycémie. Le passage sous insuline pour les diabétiques de type 2 représente également un moment à risque pour l’autosurveillance. Par ailleurs, toute personne en début de traitement, quelle qu’elle soit, peut présenter des difficultés en terme d’observance. Pour ces patients qui se trouvent brutalement en proie à une maladie et au traitement qui l’accompagne, le temps d’adaptation est parfois long. Il faut le comprendre, bien expliquer les mécanismes du diabète et les mesures de glycémie. Il faut aussi rappeler au patient les conditions à respecter pour effectuer une mesure fiable : désinfecter la zone à piquer avant la prise et effectuer la piqûre dans la pulpe sur le côté du doigt.
Pour les patients sous insulinothérapie, comment aborder la question de la bonne observance des mesures et de l’adaptation du traitement ?
On peut entamer le dialogue par le biais des effets indésirables. Questionnez la personne pour connaître la façon dont elle ressent son traitement. Peut-être est-elle confrontée à des épisodes d’hypoglycémie, de fatigue ? Si c’est le cas, il faut s’alerter car le patient n’adapte pas bien ses doses d’insuline à ses besoins. A-t-il modifié ses dépenses énergétiques au cours de la journée ? Pratique-t-il un nouveau sport ? A-t-il réduit son apport alimentaire ? Respecte-t-il la fréquence des mesures de glycémie (4 à 6 tests par jour pour un diabétique DT1, 2 à 4 tests par jour pour un diabétique de type 2 sous insuline, 2 mesures par semaine pour un diabétique de type 2 non-insulinodépendant) ? Toutes ces questions permettent de déceler l’existence d’un problème.
Il peut être utile à ce propos, de rappeler les modes de prise en charge des dispositifs d’autosurveillance : un lecteur remboursable tous les 4 ans chez l’adulte – deux chez l’enfant de moins de 18 ans – et le remboursement des bandelettes limité à 200 unités pour les diabétiques de type 2 non insulinodépendants.
Que faire quand un problème est détecté ?
Il faut évaluer ce que le patient a compris de sa maladie et de son traitement. Il doit avoir intégré le processus de l’excès de sucre dans le sang et l’action des médicaments sur ces pics de glycémie. Attachez-vous particulièrement à expliquer l’hypoglycémie, pourquoi elle se produit, comment y faire face et surtout comment éviter qu’elle ne survienne. Bien gérer son régime alimentaire (privilégier les légumes secs, les légumes verts, les fruits), choisir ses aliments en fonction de leur index glycémique, maîtriser sa consommation de glucides et suivre une activité physique régulière (30 minutes de marche par jour par exemple) permettent de mieux faire face à la maladie. Le meilleur témoin d’une bonne gestion de son traitement reste le contrôle de l’hémoglobine glyquée.
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