Très attendues, les recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) publiées vendredi dernier déçoivent les professionnels de santé et en particulier les hépatologues. L'autorité estime que le dépistage universel de l'hépatite C n'est pas pertinent.
C'était l'une des trois grandes revendications de l'Association française pour l'étude du foie (AFEF) pour parvenir à relever le défi de l'éradication de l'hépatite C d'ici à 2025 en France : universalisation de la prescription, de la délivrance et du dépistage. C'est chose faite pour la délivrance depuis mars 2018 puisque les antiviraux d'action directe (AAD), ces nouveaux traitements efficaces de l'hépatite C, sont depuis lors disponibles en pharmacie de ville. C'est chose faite pour la prescription, ouverte aux médecins généralistes depuis le 20 mai dernier avec succès (lire notre article « abonnés »). Il ne manquait plus qu'à universaliser le dépistage pour détecter les malades qui s'ignorent. Une revendication défendue également par l'association SOS Hépatites.
Mais la HAS en a décidé autrement après avoir mené « une évaluation médico-économique pour déterminer l'intérêt d'un dépistage élargi à la population générale » et qui lui préfère un renforcement du « dépistage dans les populations les plus à risque de contamination et de transmission ». Pour le président de l'AFEF, c'est l'incompréhension alors que « les 4 millions de dépistages réalisés chaque année en France ne touchent pas les bonnes personnes ». Répondant au « Quotidien du Médecin », Marc Bourlière milite pour un dépistage une fois dans la vie en population générale et un dépistage annuel chez les sujets à risque. De son côté, la HAS précise qu'elle précisera prochainement « les modalités du dépistage ciblé ».
Les recommandations de la HAS - en désaccord total avec les conclusions de l'étude de l'INSERM soutenue par l'Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS) - ont fait l'effet d'une douche froide alors que le dépistage pourrait être élargi aux TROD pratiqués en pharmacie. À condition que cette proposition des sénateurs soit retenue lors du vote solennel de la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2020 prévu aujourd'hui par le Parlement. Cette pratique fait déjà l'objet d'une expérimentation depuis le 30 septembre dernier dans 15 officines du sud-ouest, à l'initiative du centre hospitalier de Perpignan.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %