PUBLIÉ au « Journal officiel » du 15 juin 2013, l’arrêté autorisant les pharmaciens à réaliser des tests d’orientation diagnostique des angines à streptocoque du groupe A avait provoqué la colère des médecins, en particulier des ORL. Dans une lettre adressée début août à la ministre de la Santé, Marisol Touraine, ils qualifiaient cette nouvelle mission des pharmaciens de « goutte d’eau qui fait déborder le vase » (voir « le Quotidien » du 16 septembre 2013). Malgré cette opposition, les officinaux se lancent progressivement dans l’aventure, avec une volonté d’apaiser les choses.
Dans sa pharmacie de Fontenay-sous-Bois, Martial Fraysse a déjà fait un essai avec un kit de 25 lots de tests. Dans une pièce à l’étage de son officine, il propose aux patients qui le souhaitent d’effectuer le test. « J’ai fait une formation via mon groupement, Ceido, et il existe également sur Internet des vidéos qui expliquent très bien le fonctionnement de ces tests », explique le titulaire. Le groupement a mis au point un protocole normalisé pour que tous les adhérents puissent effectuer le test de la même façon, dans un temps raisonnable (7 à 8 minutes). Pour Martial Fraysse, le bilan est plutôt positif pour le moment. « Le test rassure les patients anxieux et leur permet notamment de savoir s’ils ont besoin ou non d’antibiotiques. Nous les orientons vers le médecin si nécessaire. » Il insiste sur l’intérêt de ce dépistage en terme de santé publique, ainsi que sur la coopération avec les médecins. « Un des médecins généralistes proches de l’officine réalise régulièrement ce type de test, mais les autres ne le font pas à ma connaissance. Nous leur demanderons quelles sont les retombées en terme de consultations de patients ayant effectué un test à la pharmacie. Il ne s’agit pas de leur prendre leur travail, on risque au contraire de leur en apporter ! », estime-t-il. Son groupement va lui fournir des affiches, afin d’informer le public de la possibilité de faire réaliser le test à l’officine.
Les premiers tests étaient proposés au prix de 6 euros. Grâce aux négociations de Ceido avec le laboratoire qui les fournit, Martial Fraysse pourra proposer les suivants à 4 euros. « Le prix n’est pas un frein, constate-t-il cependant. Pour les patients, le fait de savoir qu’ils n’ont pas besoin d’antibiotiques justifie le coût du service. » Le pharmacien a déjà commandé un nouveau kit de dix tests pour continuer l’opération dès la semaine prochaine.
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