Le nombre de personnes souffrant de la syphilis a progressé de 70 % entre 2010 et 2017 en Europe. Si dans certains pays l'augmentation s'avère vertigineuse, en France, les chiffres montrent également l'importance de renforcer la prévention sur ce sujet.
Le nombre de cas de syphilis a explosé sur le Vieux continent au cours de la dernière décennie, selon un rapport publié par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (CEPCM). Augmentation de 224 % en Irlande, de 153 % au Royaume-Uni, nombre de cas multiplié par huit en Islande… Le « mal Français », comme on l'appelait à une époque, progresse à tel point que le nombre de personnes touchées par la syphilis s'est avéré supérieur à celui du nombre de malades du VIH (« voir article abonné ») en 2017 : une première depuis le début des années 2000. Sur l'ensemble de l'Europe, la prévalence a augmenté de 70 % entre 2010 et 2017 et seulement deux pays, l'Estonie et la Roumanie, ont vu leur nombre de cas baisser. Les chiffres ne sont guère plus rassurants en France, où les cas ont triplé entre 2010 et 2017. Plus précisément, 1 748 personnes nouveaux cas ont été enregistrés dans l'Hexagone en 2017. En tout, 33 000 personnes vivent avec cette maladie en France.
Si un test de dépistage est systématiquement proposé au cours de premier trimestre de grossesse, la syphilis a touché, entre 2010 et 2017 à l'échelle européenne, des hommes homosexuels dans les deux tiers des cas. Causée par la bactérie Treponema pallidum, la syphilis est en recul constant chez les femmes depuis 2007. Les mauvais résultats observés au sein de la population masculine sont attribués à plusieurs facteurs comme « les relations sexuelles sans préservatif », mais aussi « une peur réduite de contracter le VIH », constate Andrew Amato-Gauci, spécialiste en épidémiologie au sein du CEPCM. Le risque de contracter la maladie lors d’un rapport non protégé avec une personne infectée étant estimé à environ 30 %, les chercheurs du CEPCM appellent donc à « encourager l'utilisation de préservatifs de manière cohérente et à réaliser des tests réguliers de dépistage de la syphilis et des autres infections sexuellement transmissibles ». Des efforts en matière de prévention et de dépistage qui pourraient permettre de retrouver la dynamique observée entre 2007 et 2010, période durant laquelle les cas de syphilis avaient diminué sur l'ensemble du continent.
Rappelons que la fabrication au niveau mondial de toutes les spécialités à base de benzathine benzylpénicilline (Laboratoire Sandoz) a été stoppée en mars 2018. Comme le précise l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) des alternatives sont disponibles depuis cette date, comme l’Extencilline (Laboratoire Delbert), dont le principe actif est identique même si sa composition en excipients est, elle, différente.
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