Avec les pompes à insuline, il incombe au patient de déterminer lui-même la dose d’insuline à injecter (système en boucle ouverte). La pompe doit être activée manuellement, alors que le pancréas artificiel est un système en boucle fermée qui délivre l’insuline automatiquement en fonction du taux de glycémie mesuré par un capteur. Le patient n’intervient que pour donner des informations complémentaires permettant d’ajuster encore mieux la dose.
Pour imiter la fonction de l’organe défaillant, tous les pancréas artificiels se basent sur un modèle physiologique, un algorithme qui met en adéquation les paramètres influant sur les variations de la glycémie. Le tout premier prototype remonte aux années 1970, mais, à ce jour, aucun modèle n’est encore sur le marché.
Diabeloop est le premier projet de pancréas artificiel français, il a été considérablement amélioré et enrichi par rapport aux modèles existants pour atteindre des performances sur le contrôle glycémique. « Une de ses originalités est d’intégrer une boucle de télémédecine et un encadrement humain au service du patient, qui va bien au-delà du développement d’un objet inerte », explique le Pr Éric Renard, du CHU de Montpellier.
Le système Diabeloop comprend un appareil de mesure continue de glucose, Dexcom, collé sur le ventre, connecté via Bluetooth à un smartphone dédié qui permet l’interface avec le patient et commande une pompe à insuline « patch » Cellnovo, très petite et sans cathéter, collée sur le bras. Le système est doté d’un algorithme complexe, personnalisé, qui bénéficie d’un logiciel ultra-sophistiqué issu de la French Tech, le centre d’études et de recherches pour l’intensification du traitement du diabète (CERITD). Il détermine les doses d’insuline en fonction de l’historique et de la physiologie de chaque patient.
Un algorithme qui s’affine en continu
Les informations sont transmises en permanence à un service de télémédecine spécialisé (infirmiers experts) qui peut intervenir à tout moment pour le soutien et la sécurité du patient, en coordination avec son diabétologue. Diabeloop est un système intelligent qui offre à l’utilisateur un maximum de commodité, il assure une intégration optimale avec les professionnels de santé pour fournir un dosage très précis.
« Pour un traitement encore plus précis, le patient peut prévenir la machine deux heures à l’avance lorsqu’il va manger ou pratiquer un exercice physique particulier », ajoute le Dr Guillaume Charpentier, président de Diabeloop et du CERITD.
Une douzaine de chercheurs et de scientifiques de haut niveau continuent de travailler sans relâche sur les différents aspects technologiques du projet. Le fonctionnement de l’algorithme peut encore être perfectionné en prenant mieux en compte l’impact des repas, des activités physiques, des émotions et du stress sur 24 heures.
« Les premiers patients qui pourraient bénéficier de Diabeloop sont les diabétiques de type I adultes qui ne parviennent pas à équilibrer leur taux de glycémie malgré un schéma basal/bolus bien suivi », précise le Dr Charpentier.
Le système est actuellement en cours d’études cliniques dans dix CHU en France, et sa commercialisation en Europe pourrait débuter fin 2017. En 2018, une étude comparative de supériorité par rapport aux traitements existants sera menée auprès de 200 patients pendant un an en vue d’obtenir un remboursement en 2019. Le coût de Diabeloop est estimé à environ 9 000 euros par patient et par an, soit environ 10 % de plus que le coût actuel d’une pompe à insuline avec un capteur en continu.
D’après une conférence de presse de CERITD.
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