Suite à l’accord conclu entre l’assurance-maladie et les professions de dentistes, opticiens et audioprothésistes, certaines prothèses dentaires et auditives ainsi que certaines lunettes seront prises en charge intégralement à partir de 2021. Cependant, les complémentaires santé menacent de contreparties en cas de dérives.
L’application du « reste à charge zéro » sera-t-il vraiment indolore pour la Sécurité sociale et les assureurs ? Les complémentaires santé en doutent. Alors que le ministère de la Santé a avancé un surcoût d’un milliard d’euros à l’horizon 2023, engendré par la prise en charge intégrale de certaines prothèses dentaires et auditives et de certains modèles de lunettes, et par les contreparties accordées aux professions concernées, les assureurs prennent les devants. « On jouera le jeu, mais si on s'aperçoit qu'il y a un écart, il faudra le combler », prévient Bernard Spitz, président de la Fédération française de l'assurance.
En effet, dans ce cas, les assurés pourraient bien en faire les frais, comme prévient Jean-Paul Lacam, délégué général du Centre technique des instituts de prévoyance : « Quand le risque dérive, en général on demande des cotisations aux assurés ». Il n’hésite d’ailleurs pas à pointer du doigt une incohérence dans l’injonction politique d’Emmanuel Macron qui mettait en garde « contre toute augmentation spécifique » liée à sa réforme. C’est en effet ignorer les règles prudentielles de solvabilité qui contraignent les assureurs à préserver un seuil minimum de fonds propres, les empêchant ainsi de puiser dans leurs réserves.
Pour les complémentaires santé, la variable d’ajustement pourrait donc être une baisse des taxes perçues actuellement par l'État sur les cotisations santé (37 %). Cette révision de la fiscalité apparaît comme un levier à même d’absorber le surcoût du « reste à charge zéro », estiment les assureurs. Car Thierry Beaudet, président de la Mutualité, comme Nicolas Revel, directeur de l’assurance-maladie, considèrent qu’une hausse des cotisations justifiées par l'application du « reste à charge zéro » serait mal tolérée par les Français.
Avec l'AFP.
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