« Il n’y a pas une réunion à laquelle je participe dans les différentes régions de France sans que les pharmaciens m’interrogent sur ce thème », indiquait ainsi récemment le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Gaertner (« le Quotidien » du 18 octobre).
Et d’expliquer qu’aujourd’hui, les confrères sont confrontés à deux problèmes majeurs : l’absence de libre choix du fournisseur par le patient et la spirale négative de baisses de prix. « Pour l’officine, le niveau de ces baisses de prix est tel que l’on travaille à perte : pour de nombreux produits, comme Free Style Libre, les frais de structure ne sont aujourd’hui plus rémunérés », déplore notamment le président de la FSPF.
André Tanti, vice-président chargé des DM au sein du Comité économique des produits de santé (CEPS), souligne que sans la volonté de la ministre de la Santé, la dispensation du Free Style Libre, qui ne fait pas partie de la réserve pharmaceutique, échapperait complètement aux officinaux. Et sur les deux euros de marge du pharmacien, l’assurance-maladie a accepté de prendre un euro à sa charge. Toutefois, André Tanti estime que la distribution en ligne des DM représente un souci. « Nous sommes en train de nous battre pour ramener ces produits dans un système de distribution plus proche du patient et que la délivrance soit faite avec un contact », affirme le représentant du CEPS, qui reconnaît n’avoir pas eu gain de cause pour les tire-laits dont la location peut se faire sur Internet avec des « tutos » pour expliquer leur fonctionnement aux mamans. « Certains considèrent aujourd’hui que la seule chose qui compte c’est le commerce en ligne », regrette André Tanti.
Les DM sont des produits de santé
« Pour nous, les DM sont des produits de santé », lance de son côté Fabrice Camaioni, président de l'Union nationale des prestataires de dispositifs médicaux (UNPDM), qui ne comprend donc pas pourquoi on ne ferme pas les vannes de la location en ligne de DM. « Il faut que la prestation soit valorisée : si vente en ligne, pas de prise en charge », propose-t-il. Autre sujet d’inquiétude pour le président de l’UNDPM, les 150 millions d’euros d’économies attendues sur les DM dans le cadre du prochain budget de la Sécu. « Nous subissons un transfert de charge sans que l’on nous donne des moyens », relève-t-il. En effet, de plus en plus de patients souhaitent rester chez eux. Du coup, le marché croit et les autorités prennent des mesures de régulation. « Il y a des injonctions contradictoires », pointe Jocelyne Wittevrongel, vice-présidente de la FSPF chargée de l'Exercice professionnel, qui pense pour autant que « la LPP a un très bel avenir ». À condition d’instaurer « des régulations pour que chacun des acteurs trouve sa place ».
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