LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN. – Le marché des dispositifs médicaux à l’officine est particulièrement éclaté et il est difficile d’obtenir des données chiffrées faisant référence dans ce domaine. Qu’en est-il au sein du SNITEM ?
FRANÇOIS-RÉGIS MOULINES. – C’est exact, on ne peut parler que de tendances car nous n’avons aucun chiffre validé sur ce que représente l’officine dans le marché des DM. On ne peut que faire des déductions, en se basant uniquement sur la LPP (liste des produits et prestations), et en retirant les prestations et la liste en sus. Toujours sans aucun chiffre précis, nous observons tout de même un transfert important de l’hôpital vers la ville, ce qui s’explique par le fait de favoriser le maintien et les soins à domicile, et par le raccourcissement des durées d’hospitalisation. De plus, de nouvelles thérapies moins invasives permettent aux patients de se remettre plus rapidement, de regagner suffisamment en autonomie pour regagner plus vite leur domicile après une opération et de reprendre également rapidement leur activité professionnelle. Tout cela occasionne un transfert de dépenses vers la ville.
Le SNITEM a organisé les toutes premières Rencontres du progrès médical en mars dernier, avec un certain succès. Quel était le but recherché ?
Ce sont effectivement les premières rencontres d’une série d’événements que le SNITEM va organiser tous les 8 ou 9 mois pour montrer la dynamique du secteur des DM. Peu d’événements évoquent les évolutions technologiques, les bouleversements de la prise en charge thérapeutique, diagnostique et de l’organisation des soins. Ces premières Rencontres ont réuni trente intervenants, 300 participants, dont des grands noms de la médecine, des associations de patients, les pouvoirs publics, des industriels ou des professionnels de santé. Le rôle des DM est essentiel, ils permettent un diagnostic plus précoce, des techniques moins invasives, ils sont à l’origine de la télémédecine, ils réduisent la durée de l’hospitalisation, et donc le risque de maladies nosocomiales. Le DM va vraiment dans le sens de ce qui est souhaité en termes d’évolution de notre système de santé. Dans ce domaine, nous avons affaire à plus de 90 % de PME avec des besoins très diversifiés et des produits qui visent le plus souvent des petites populations de patients. Nous sommes dans un écosystème ultradynamique mais assez fragile. Les prochaines Rencontres auront lieu en novembre sur une demi-journée. En amont de ces événements, le SNITEM réalise des livrets appelés « Les innovations des technologies médicales » qui reviennent sur 60 ans de progrès technologiques dans un domaine clé abordé lors des Rencontres, et qui incluent des interviews de spécialistes et des contributions d’experts. Au final, nous aurons des livrets retraçant l’histoire de chaque famille de DM.
L’Europe souhaite durcir la réglementation dans la sécurité du DM. Où en est-on aujourd’hui ?
En octobre 2013, le Parlement européen a voté un texte en première lecture sans le figer, de façon à permettre ce qu’on appelle la discussion dans le triangle communautaire, entre le Parlement européen, la Commission européenne et le Conseil de l’Union européenne. Malheureusement, les trilogues n’ont pu se faire et les élections européennes vont se tenir en mai prochain. C’est pourquoi, le 2 avril dernier, le Parlement européen a examiné le texte en première lecture et l’a validé. La Commission européenne doit s’exprimer dans le mois qui suit et donner un avis sur les amendements adoptés par le Parlement. Le Conseil de l’Union européenne examine actuellement ce texte. Rien ne sera définitif avant les élections et je pense même que les travaux ne vont véritablement reprendre que fin 2014-début 2015. Les décisions européennes sont longues car elles doivent faire l’objet de compromis entre tous les États. On trouve des éléments intéressants dans le texte actuel, mais d’autres doivent être précisés ou améliorés.
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