Le médicament reste la principale variable d’ajustement du budget de la Sécu : 920 millions d’euros de baisses de prix sont programmés en 2020.
Toujours pas de surprise avec la publication du projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2020. Selon le tableau des économies programmées, qui atteignent un total de 4,185 milliards d’euros, 1,345 milliard concerne les prix des médicaments et les dispositifs médicaux, ainsi que les remises. Un total qui dépasse le volant de 3,830 milliards affiché dans le PLFSS 2019.
En cause ? « La réponse d’ampleur apportée à l’urgence économique et sociale et aux revendications exprimées par les Français en matière de pouvoir d’achat », répondent la ministre de la Santé Agnès Buzyn et le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin. En clair : la réponse du gouvernement à la crise des gilets jaunes, associée à une conjoncture économique moins bonne qu’espérée. Résultat, les comptes de la Sécu ont replongé. Le déficit attendu pour l’année 2019 est de 5,4 milliards d’euros, contre 1,2 milliard en 2018. C’est pire que les estimations annoncées en mai par le Haut Conseil en financement de la protection sociale (HCFi-PS) à 3,7 milliards d’euros de déficit, et en juin par la Commission des comptes de la Sécurité sociale à 4,4 milliards (lire notre article « abonné »). Pour 2020, le déficit estimé serait de 5,1 milliards d’euros.
Le cadre reste donc contraint, avec un objectif national de dépenses d’assurance-maladie (ONDAM) fixé à 2,3 %* (contre 2,5 % en 2019), alors que la progression naturelle des dépenses de santé se situe aux alentours des 4,4 %. Le gouvernement annonce d’ailleurs que « l’ONDAM sera tenu en 2019 pour la 10e année consécutive ». Dans ce contexte, le gouvernement explore de nombreuses pistes d’économie : quasi-gel des allocations familiales, des aides personnalisées au logement, des pensions de retraite supérieures à 2000 euros, déremboursement partiel de l’homéopathie, hausse du prix du tabac, réduction d’une niche fiscale…
Par ailleurs, ce PLFSS mise 1,235 milliard d’euros d’économie sur la pertinence et qualité des actes et prescriptions. Il confirme le lancement de la révision de la nomenclature des actes médicaux pour « ne pas favoriser des techniques ou des modes de prise en charge obsolètes ou moins efficaces » mais insiste aussi sur la réalisation du TROD angine en pharmacie pour réduire les prescriptions d’antibiotiques non conformes. Il parie aussi sur le développement des biosimilaires, en comptant sur leur primoprescription hospitalière. Le droit de substitution du pharmacien d’officine n’est pas évoqué.
* 2,4 % pour les soins de ville, 2,1 % pour les établissements de santé, 2,8 % pour le médico-social.
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