Tests de la maladie de Lyme : deux fabricants attaqués en justice

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Publié le 17/10/2016

Parce que les tests qu'ils commercialisent n'auraient pas permis de diagnostiquer leur pathologie, 130 patients atteints de la maladie de Lyme vont assigner en responsabilité civile deux fabricants.

Selon l'un des avocats des patients, Me Julien Fouray, « les assignations en indemnisation devant les tribunaux de grande instance de Paris et de Nanterre devraient être délivrés mardi » à l'encontre du laboratoire français bioMérieux et de la société de biotechnologie italienne DiaSorin. Leurs tests rapides, dit « Elisa », est vivement contesté par le groupe Lymaction pour son « absence de fiabilité ». L'avocat indique avoir décidé de mener « une action regroupée » et non une « action de groupe » comme le permet un décret paru le mois dernier, car ses « conditions très restrictives » n'ouvrent pas cette possibilité à Lymaction. Il annonce par ailleurs que d'autres actions en responsabilité civile devraient être introduites contre d'autres laboratoires ayant produit le test « Elisa », notamment devant le tribunal de grande instance de Strasbourg. « Au-delà des laboratoires, ce sont les autorités sanitaires, l'État et le ministre de la Santé à titre personnel, qui devront être placés face à leurs responsabilités », ajoute-t-il.

Le Laboratoire bioMérieux a indiqué lundi matin avoir « été assigné devant le tribunal de grande instance de Paris par quarante-cinq patients en vue d’obtenir réparation d’un préjudice d’anxiété qui serait « généré par l’absence de fiabilité des tests sérodiagnostics » de la maladie de Lyme ». Il précise que ses tests, « ont toujours été et sont aujourd’hui conformes aux réglementations européenne et américaine » et « répondent aux recommandations issues de plusieurs conférences de consensus d'experts aux niveaux national, européen et international ». Le laboratoire rappelle que, « les signes cliniques (de la maladie de Lyme - N.D.L.R.) étant non spécifiques, il est indispensable de replacer le résultat d’un test, qui n’est qu’un des éléments de détection de la maladie, dans le cadre plus large d’un examen médical ». BioMérieux considère n’avoir commis aucune faute et s’opposera aux demandes de l’assignation qu'il estime « infondée en l'état des éléments disponibles ». Il reste néanmoins « sensible à la détresse des patients » et s'engage « à tout mettre en œuvre pour apporter des réponses aux questions techniques qui lui seront posées concernant ses tests ».

Avec l'AFP.


Source : lequotidiendupharmacien.fr