Le baromètre 2019 de l'AFIPA* affiche une troisième année sans croissance pour les produits du selfcare. Le dynamisme des marchés des dispositifs médicaux non prescrits et des compléments alimentaires ne compensent plus le recul des médicaments d'automédication.
Il y a tout juste un an, l'AFIPA déplorait un marché du médicament non prescrit en décroissance (-4,6 %) et pointait notamment du doigt les relistages des codéinés et du dextrométhorphane, ainsi que l'interdiction de la publicité pour les médicaments contenant de la pseudo-éphédrine. Aujourd'hui, le marché de l'automédication continue à reculer (-4 % à 2,08 milliards d'euros) dans un contexte qui reste peu favorable : relistage du nifuroxazide ; sortie du libre accès des spécialités contenant du paracétamol, de l'ibuprofène ou de l'aspirine ; renforcement des conditions de dispensation des vasoconstricteurs ; déremboursement de l'homéopathie ; remboursement des substituts nicotiniques, ce qui conduit à une plus forte prescription et à leur sortie du libre accès.
Malgré le dynamisme des compléments alimentaires (+5,6 % à 988 millions d'euros) et des dispositifs médicaux (+5,6 % à 643 millions d'euros), la taille limitée de ces segments de marché ne permet pas de redonner de la croissance au marché global du selfcare (0 % à 3,7 milliards d'euros). L'AFIPA note aussi une quasi-stagnation du prix des médicaments non prescrits entre 2015 et 2019 (+0,5 %) et une hausse modérée des prix pour l'ensemble du selfcare (+1,9 %). « Depuis deux ans, l'ensemble des changements réglementaires ont réduit le conseil officinal sur les médicaments d'automédication, alors que ce marché est déjà faible au regard des autres pays européens », note Christophe de la Fouchardière, président de l'AFIPA élu en avril dernier.
À la tête d'une équipe entièrement renouvelée, il relance la co-construction d'un projet de parcours pharmaceutique sous le contrôle du pharmacien (lire notre article « abonné »). « Nous sommes très attachés au développement du selfcare dans un parcours sécurisé et responsable. Un parcours d'automédication responsable est en cours de finalisation et des études de fond vont être lancées pour bien comprendre le rôle du pharmacien et la manière dont le patient fait ses choix », annonce Christophe de la Fouchardière. Le nouveau délégué général de l'AFIPA, Luc Besançon, confirme : « Par le parcours de soins officinal, nous voulons créer le "réflexe pharmacien" dans un processus facilité, sécurisé et documenté avec l'inscription de chaque dispensation dans le dossier pharmaceutique. Ce projet est en phase de conception et nous sommes en discussion avec le LEEM et les représentants des pharmaciens pour le tester, d'ici à la fin de l'année, dans deux indications : le nez bouché et l'allergie. »
* Association française pour une automédication responsable.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %