L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a interdit la commercialisation d'un spray nasal virucide contre le Covid-19.
Conçu par l'entreprise belge Clers Medical, Previdspray est un spray nasal virucide contre le Covid-19. Il est censé offrir un intérêt préventif contre le virus et prétend également traiter les symptômes légers liés à la maladie.
Dubitative quant à l'efficacité réelle du produit, l'ANSM a demandé à son homologue belge, l'AFMPS, d'investiguer. Après enquête, cette dernière a estimé que « les documents fournis (par Clers Medical) n’ont pas permis de démontrer la qualité, la sécurité et l’efficacité du dispositif ». L'AFMPS a donc « mis en exergue une insuffisance de preuves cliniques au sein de la documentation technique du dispositif pour permettre de supporter les allégations du produit Previdspray ».
Suivant cet avis, l'ANSM a décidé d'interdire « la commercialisation de ce produit dans les pharmacies ou tout autre lieu en France ». La société Clers Medical est tenue de procéder au retrait des lots de ces dispositifs et « les personnes disposant encore du spray nasal virucide Previdspray contre le Covid-19 sont invitées à le jeter », indique l'ANSM.
Ce n'est pas la première fois que l'Agence de sécurité du médicament décide de retirer du marché un spray nasal prétendument efficace contre le Covid-19. En février 2021, elle avait en effet suspendu la commercialisation d'un autre produit comparable, le Spray nasal Biokami de la société Pharma & Beauty – Centrepharma. En cause, là encore, l'absence de données de validation clinique démontrant la performance et la sécurité d’utilisation de ce spray.
Comme le rappelle l'AFMPS dans un courrier envoyé au fabricant, l'utilisation d'un produit anti-Covid dont l'efficacité n'est pas avérée peut être lourde de conséquences pour les patients. Si certains d'entre eux se basent uniquement sur le Previdspray pour la prévention de la transmission du SARS-CoV-2, ils pourraient se croire protégés et dispensés de suivre les mesures de prévention usuelles. « Par conséquent, ils s’exposeraient davantage au virus, ce qui augmenterait le risque de contamination (...). Vu les formes asymptomatiques du Covid-19, cette personne, croyant s’être protégée, pourrait également involontairement exposer ses proches », alerte l'AMFPS. Quant aux patients présentant des symptômes, le recours exclusif à un produit tel que Previdspray pourraient les dissuader de consulter un professionnel de santé dans les temps. Or « une prise en charge tardive peut avoir des conséquences non négligeables pour la santé des patients », souligne l'AFMPS.
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