QUAND il ne fait pas rire, le ronflement perturbe beaucoup l’entourage, mais aussi le ronfleur lui-même, surtout s’il s’accompagne d’apnées du sommeil. Pourtant les ronfleurs ignorent souvent s’ils en souffrent, ou bien sous-estiment leurs répercussions sur la santé. La baisse d’oxygène dans le sang provoquée par les arrêts respiratoires augmente en effet la tension artérielle et le rythme cardiaque par à-coups, avec comme conséquence un risque élevé d’hypertension (multiplié par 5) et d’accident vasculaire cérébral. Les risques d’autres pathologies cardiaques sont également multipliés : par 5 pour l’insuffisance coronarienne, par 4 pour la fibrillation auriculaire et par 3 pour la tachycardie ventriculaire. Les microréveils augmenteraient également le risque de diabète de type 2 et même, selon une grande étude américaine de 2012, le risque de cancer. Et c’est sans compter les accidents de la route et du travail dus à la fatigue et à la somnolence diurne, la dépression, les troubles de la mémoire et de l’attention, les troubles sexuels, etc.
Prise en charge insuffisante.
Selon la Haute Autorité de santé (HAS), 1 à 3 millions de Français souffrent d’apnées du sommeil et l’Institut national de veille sanitaire (INVS) estime que plus de 80 % ne sont pas diagnostiquées. Une enquête OpinionWay réalisée en octobre dernier confirme leur fréquence, leur impact et l’insuffisance de prise en charge. Alors que 21 % des ronfleurs ayant passé un examen du sommeil souffrent d’apnées du sommeil, 82 % d’entre eux n’y pensent pas et ne consultent pas, et 49 % de ceux chez qui des apnées du sommeil ont été diagnostiquées n’entreprennent aucune action pour se traiter. À cela plusieurs explications : le manque d’information sur cette maladie chronique et ses conséquences, mais aussi un parcours de prise en charge long (en moyenne six mois d’attente pour un rendez-vous dans un centre du sommeil), complexe et décourageant, et l’inefficacité, l’inadaptation, le coût élevé des traitements proposés.
Sprays nasaux ou buccaux, pastilles à sucer, bracelets et bagues anti-ronflements, chirurgie du voile du palais, ventilation par pression positive continue (VPPC), orthèses de laboratoire… des solutions existent, mais les unes sont peu coûteuses et inefficaces, les autres souvent mal tolérées, chères et non prises en charge (500 à 1 000 euros l’ulvuloplastie) ou mal remboursées : 300 euros sur 600 à 900 euros pour deux à trois ans de traitement par orthèse de laboratoire. Seule la VPPC, réservée aux apnéiques sévères, souvent mal tolérée, est intégralement remboursée : 1 100 euros par an et par patient.
Nouvelle solution.
Nouvelle solution proposée par la société Oniris pour réduire les ronflements oropharyngés (pas d’origine nasale) et les apnées du sommeil faibles (5 à 15 apnées/heure) et modérées (15 à 30/heure) : une orthèse d’avancée mandibulaire auto-personnalisable, disponible en pharmacie à un prix abordable (69 euros pour une durée de vie de 18 à 24 mois). Elle reprend les caractéristiques de l’orthèse de laboratoire, mais elle est simple à installer pour une efficacité équivalente. Discrète et confortable, elle est bien acceptée par les patients. Il suffit de relier les 2 gouttières à l’aide d’une première barrette (8 de différentes tailles), de mettre l’orthèse dans un bol et de la recouvrir d’eau bouillante pendant 2 minutes, d’attendre 15 secondes avant de la placer en bouche devant un miroir, puis de serrer fermement les dents sur les gouttières sans avancer la mâchoire et de patienter ainsi 2 minutes. Enlever et vérifier que les empreintes sont centrées et profondes. Si ce n’est pas le cas ou si le ronflement persiste au bout de quelques nuits, remplacer la barrette par la suivante, plus longue, etc. jusqu’à ce que l’orthèse soit pleinement efficace. Une petite période d’adaptation est cependant nécessaire. Ne pas proposer cette orthèse aux personnes ayant moins de 8 dents par mâchoire (4 de chaque côté), des dents mobiles, une infection de la gencive ou du parodonte ou celles atteintes de bruxisme.
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