À la veille de la 30e Journée mondiale de lutte contre le sida, plusieurs associations et organismes estiment que la France pourrait être plus efficace en matière de dépistage du VIH, en diffusant davantage les nouveaux outils disponibles tels que l'autotest.
En France, la proportion des personnes vivant avec le VIH qui connaissent leur statut sérologique est estimée, en 2016, à 86 %, selon l'Inserm. Un taux qui ne progresse pas significativement depuis plusieurs années, précise le Conseil national du sida (CNS). Or permettre que chacun connaisse son statut - séropositif ou séronégatif - constitue « un objectif majeur pour accéder au traitement et enrayer l'épidémie » en évitant de nouvelles contaminations, souligne le CNS. Dans un rapport intitulé « Savoir c'est pouvoir », Michel Sidibé, directeur général d'Onusida, plaide pour que « ce dépistage soit aussi accessible qu'un test de grossesse ».
Autre chiffre préoccupant, publié par Santé publique France : malgré 25 ans de campagnes de dépistage, plus d'un quart des découvertes de séropositivité se font toujours à un stade trop tardif. Le nombre de porteurs du VIH en France étant évalué à environ 172 700, cela signifie qu'au moins 24 000 personnes sont séropositives sans le savoir.
Pour faire mieux, les acteurs de la lutte contre le sida s'accordent à dire qu'il faut utiliser tous les outils disponibles, en s'adaptant à la population visée. Mais, à côté des laboratoires d'analyse (5,6 millions de tests réalisés l'an dernier), « la mise en œuvre des nouvelles modalités de dépistage demeure nettement insuffisante », déplore le CNS, qui constate notamment que le recours aux autotests « apparaît insuffisamment promu et demeure marginal » (73 000 vendus en pharmacie l'an dernier).
Dans une étude sur l'utilisation des autotests par la population homosexuelle, Santé publique France conclut à « l'intérêt de cet outil », qui « pourrait occuper une place plus importante dans le dispositif de dépistage », car il permet de toucher des « profils très différents » (jeunes jamais dépistés, hommes réticents à l'idée de se rendre dans les centres de santé, etc.). 300 000 autotests ont été vendus en pharmacie ou en ligne depuis leur autorisation en septembre 2015, selon AAZ, le fabricant du premier modèle vendu. Si on le trouve désormais dans la plupart des pharmacies, le prix - autour de 20 euros - « reste un frein », selon Jérôme André, directeur de l'association HF Prévention, malgré le taux de TVA réduit depuis 2017.
Avec l'AFP
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