LE MARCHÉ des génériques n’est pas en forme. En 2014, il a baissé en valeur de 4 % à périmètre courant, à 3,3 milliards d’euros, et de 8,1 % à périmètre constant, à 3,159 milliards d’euros. Autrement dit, la baisse est plus marquée lorsqu’on compare le marché entre 2013 et 2014 sans inclure les nouveautés génériques de 2014. En volume, ce n’est guère mieux, avec une chute de 2 % à périmètre constant, à 469 millions d’unités. Néanmoins, il affiche une hausse de 2,1 % à périmètre courant, à 800 millions de boîtes. Ce sont donc les molécules récemment tombées dans le domaine public qui tirent le marché vers le haut, sans pour autant permettre de redresser le chiffre d’affaires.
Pour Pascal Brière, président du GEMME* (association des génériqueurs), « cette évolution illustre clairement le phénomène d’érosion du répertoire dû à une structure de prescription toujours encline à délaisser les spécialités ayant perdu leur brevet, malgré leur efficacité prouvée ». À cela s’ajoutent les baisses de prix massives intervenues en 2014, pour environ 220 millions d’euros. Ce qui pousse le GEMME à lorgner ce qui se passe dans des pays voisins. Or, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), en 2013, les ventes de génériques « représentent environ trois quarts de volume du marché des médicaments remboursés en Allemagne, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas ».
Inquiet, le GEMME appelle à nouveau à « une action politique de grande ampleur dès les premiers mois de 2015 ». Selon Pascal Brière, « en l’absence d’action volontariste, et si cette tendance se confirme, les économies issues de l’utilisation du médicament générique vont se restreindre. Cela se fera au détriment de la prise en charge des nouvelles spécialités ou du niveau de couverture des soins par l’assurance-maladie ». Or, comme le rappelle l’association, en 2014 les génériques ont engendré 2 milliards d’euros d’économie en France. « Si le médicament générique était utilisé dans les mêmes proportions qu’en Allemagne et au Royaume-Uni, ces économies pourraient être doublées. On ne peut plus faire l’économie d’une politique volontariste ! »
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