Première à sauver, l’usine de Saint-Genis-Laval, dans la métropole lyonnaise, qui appartenait à Sanofi jusqu’à sa cession en 2003 au groupe grec Famar. Elle va alors essuyer la crise financière de 2008, les difficultés pour s’approvisionner en matières premières, l’arrêt des investissements pour maintenir ses équipements et en conséquence les groupes pharmaceutiques qui se détournent. C’est la cessation de paiements. Famar est placée en redressement judiciaire le 24 juin dernier. Le carnet de commandes s’arrête net au 3 juillet. Mais au moment où la chloroquine fait débat dans la prise en charge du Covid-19, les 250 salariés de l’usine reprennent espoir. Rappelant que le site fabrique une dizaine d’autres médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM), ils appellent le gouvernement à une nationalisation. Miracle de la médiatisation, une offre ferme d’un repreneur a été dévoilée début avril. Le tribunal de commerce de Paris doit maintenant statuer. Mais les syndicats n’y croient pas, soulignant que l’offre semble « peu sérieuse » au vu d’un plan de développement insuffisant pour garantir la pérennité du site et qu’elle n’envisage de garder que 50 salariés. L’appel à la nationalisation se poursuit.
Utilité publique
Quant à Luxfer, il s’agirait plutôt d’une entreprise à ressusciter. Le groupe britannique a fermé la seule usine française fabriquant des bouteilles d’oxygène médical, située à Gerzat (Puy-de-Dôme), en mai 2019. Une production qui est devenue le nerf de la guerre dans les services de réanimation débordés par les malades du Covid-19. C’est aussi ce que répètent syndicats et représentants du personnel depuis des mois. Pour eux, « c’est criminel de fermer une telle entreprise. Notre production est d’utilité publique ». D’autant que, « avant le plan social de novembre 2018, le carnet de commandes était plein. Nous avions augmenté le bénéfice net de 55 %. On avait fait plus d’un million d’euros de bénéfice pour un chiffre d’affaires de 25 millions d’euros ». D’où l’incompréhension à l’heure du plan social, puis de la fermeture… Et la demande répétée d’une nationalisation. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a déjà opposé une fin de non-recevoir la semaine dernière, arguant que « ni les salariés, ni les machines ne sont disponibles pour reprendre l’activité ». Un non-sens pour les 136 collaborateurs qui occupent le site depuis le mois de janvier pour empêcher la destruction ou le départ des machines…
Malgré les déclarations du gouvernement qui souhaite retrouver sa souveraineté sanitaire, l’État ne s’engage pas. Pas encore. L’heure de la relocalisation et de la préservation des entreprises stratégiques sur le territoire n’a-t-elle finalement pas encore sonné ? Bruno Le Maire assure avoir transmis à l’Élysée et à Matignon une liste d'une vingtaine d'entreprises stratégiques fragilisées. Famar et Luxfer ne semblent pas en faire partie. Pour lui, la nationalisation peut être l’un des outils à utiliser, mais « en dernier ressort » et de manière « temporaire ».
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