LES DIRIGEANTS d'Optipharm sont mécontents et veulent le faire savoir. Michel Quatresous et Alain Grollaud relaient la grogne de leurs quelque 2 000 adhérents. Deux sujets, en particulier, les font sortir de leurs gonds : les pratiques commerciales de certains laboratoires et les campagnes de publicité récentes d'enseignes pharmaceutiques.
MM. Quatresous et Grollaud s'insurgent contre les politiques commerciales de laboratoires de médication familiale, menées, selon eux, au profit des pharmacies discount. « Comment expliquer qu'elles puissent vendre leurs produits au prix auquel d'autres officines les achètent ? », s'interrogent les deux dirigeants. Pour eux, le discount accrédite l'idée de pharmaciens épiciers et fait « le lit de la GMS contre laquelle le combat est perdu d'avance ». Dans la ligne de mire, également, les groupements qui lient une poignée de pharmaciens, autrefois informels mais aujourd'hui constitués en structure de regroupement à l'achat (SRA). « On leur donne les meilleures conditions, celles du direct, qu'on nous refuse », dénoncent les patrons du groupement. Le soupçon de favoritisme n'est pas loin. « Il y a deux poids, deux mesures », assure Michel Quatresous. Optipharm vise la stratégie de laboratoires de médication familiale, dont certains grands noms de la pharmacie comme Reckitt Benckiser ou Mc Neil Santé Grand Public. Ce dernier avait été mis en cause par le groupement début 2008, pour rupture abusive de contrat. Optipharm reprochait au laboratoire d'avoir modifié ses conditions générales de vente sans l'en avoir averti. Quand les nouveaux tarifs ont été communiqués, il s'agissait de ceux accordés aux grossistes. Gain de cause a été donné par le tribunal au groupement, qui réserve encore sa position sur une éventuelle reprise de négociation avec le laboratoire. La décision pourrait, en tout cas, faire jurisprudence pour d'autres groupements et vis-à-vis d'autres fournisseurs, estime Optipharm. Le fait, pour celui-ci, d'être passé sous statut de SRA n'augure pas forcément une amélioration de sa situation.
Impuissance ordinale.
Autre sujet qui fait bondir le duo dirigeant d'Optipharm, les campagnes de publicité engagées par différents groupements (NDLR : Plus Pharmacie, PHR, Giphar). « Certaines enseignes se comportent comme des franchiseurs qui usent des médias en toute impunité », s'indignent Michel Quatresous et Alain Grollaud. Selon eux, l'Ordre des pharmaciens se montre incapable de faire respecter le code de la santé publique vis-à-vis de ces communications, alors qu'il peut être intransigeant par ailleurs. « À quoi sert-il alors ? Ce ne sont pas les procès intentés par l'Ordre, dont les verdicts ne seront rendus qu'après une longue échéance, qui vont stopper ces agissements », soulignent les deux dirigeants. Optipharm est en porte à faux sur ce point avec d'autres membres du Collectif national des groupements de pharmaciens d'officine (CNGPO). Pour autant, lui-même développe une stratégie de « bannière », c'est-à-dire une enseigne sans connotation commerciale prépondérante. Le groupement ne s'oppose pas à ce que l'officine puisse communiquer, au moins sur les activités ne faisant pas partie de son monopole, comme le matériel médical. « Mais les groupements doivent pouvoir le faire dans les mêmes conditions, en respect de la réglementation », indiquent MM. Quatresous et Grollaud. Ils réaffirmeront cette position mercredi prochain, à l'Ordre des pharmaciens. La réunion qui va rassembler des patrons de groupements, sur le thème de la communication, promet déjà d'être animée.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %